Burundi : La sécurité alimentaire demeure une question très préoccupante
Economie

@rib News, 14/10/2011 – Source Xinhua

Odette KayitesiLa sécurité alimentaire au Burundi demeure une question très préoccupante du moment que plus de 40% de la population vit une situation de malnutrition, a déclaré vendredi soir à Bujumbura la ministre de l'Agriculture et de l'Elevage, Mme Odette Kayitesi.

La ministre Kayitesi, qui s'exprimait à l'occasion des cérémonies de lancement des travaux d'une journée porte ouverte organisée pour montrer les réalisations de son ministère et celles des partenaires au développement dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation (JMA), a déploré que la majorité des Burundais ne prennent que deux repas en moyenne par jour alors que les populations des pays développés ayant accédé à l'autosuffisance alimentaire, prennent trois repas par jour.

C'est pourquoi des efforts doivent être fournis dans le sens d’améliorer les conditions de vie de la population, a dit Mme Kayitesi en soulignant que l'ultime objectif est de pourvoir l’équilibre alimentaire de la population burundaise. Il prévaut actuellement au Burundi un problème crucial portant sur la fluctuation des "prix des denrées alimentaires", a-t-elle poursuivi en affirmant que le pays fait face à un gros défi suite à un énorme fossé séparant un pouvoir d'achat très faible pour la majorité des Burundais et la flambée des prix des produits agricoles.

Pour la ministre Kayitesi, même si le pays a enregistré une légère amélioration au niveau de la production, "le chemin à parcourir reste encore très grand dans la mesure où la grande partie de la population burundaise vit dans l'insécurité alimentaire''.

Interrogé sur l'appréciation du gouvernement au sujet de l' apport du partenariat international dans le processus de résolution de la problématique de sécurité alimentaire, la ministre Kayitesi s'est dit satisfaite que grâce aux multiples appuis des partenaires internationaux dans le secteur agricole, les populations paysannes des milieux ruraux ''commencent à avoir une vision très claire'' sur l'impérieuse nécessité d'introduire des innovations dans le secteur agricole afin de maximiser le rendement.

C'est grâce à l'implication du partenariat international que le Burundi a pu procéder par exemple au repeuplement du cheptel, a-t- elle poursuivi en affirmant également que le paysan burundais est en train d'acquérir des connaissances dans la conservation et la commercialisation des produits agricoles.

A la question de savoir si le Burundi espère atteindre le seuil de sécurité alimentaire avec la vision 2020-2025, la ministre Kayitesi s'est dit convaincue que grâce aux efforts conjugués de toutes les parties prenantes, à savoir notamment l'appareil étatique, le secteur privé et la communauté internationale, le Burundi pourrait devenir d'ici 2020 le grenier africain.

Pour y arriver, a-t-elle noté, le gouvernement burundais compte s'appuyer sur son Plan National d'Investissement Agricole 2012- 2016 avec en toile de fonds l'amélioration du niveau de vie de la population du monde rural. Parmi les créneaux à exploiter pour progresser sur cette voie, elle a indiqué que l'exploitation convenable des plans d'aménagement des marais, est susceptible d’aider le pays à passer de l'actuelle situation de deux saisons agricoles à trois saisons agricoles.

Aux yeux de la ministre burundaise de l'Agriculture, la vulgarisation des fonds de microcrédit agricole pourrait également donner un coup d'accélérateur au programme d'accession à la sécurité alimentaire en favorisant l'octroie des crédits à la population à des faibles taux d'intérêts.