BBC Afrique, 15 novembre, 2011

Dans un souci de réconciliation nationale, le Burundi veut donner une sépulture digne à son dernier roi, Ntare V, assassiné en 1965. Il faudra d'abord pouvoir identifier des restes contenu dans une fosse commune.

Le professeur Jean-Jacques Cassiman est responsable du Centre de génétique humain de l'Université catholique de Louvain.

Il est devenu célèbre il y a quelques années en démontrant grâce à des comparaisons d'ADN que personne n'avait été substitué au fils de Louis XVI, le jeune Louis XVII, mort dans la prison du Temple pendant la Révolution française.

A la demande des autorités du Burundi, la tâche du professeur Cassiman va être d'identifier les restes du dernier roi du pays, le Mwami Ntare V Ndizeye, assassiné en 1975 avec ses six gardes du corps.

Selon les historiens le colonel Michel Micombero, qui s'était emparé du pouvoir par un coup d'État, fut le commanditaire.

Rappelons que Ntare V avait été livrée au colonel putschiste par le dictateur Idi Amin Dada, pays où il s'était réfugié.

Mais l'identification ne sera pas chose facile.

D'abord, il faut retrouver le lieu exact où les restes de Ntare V ont été jetés.

Et il n'y a pas de certitude absolue qu'on puisse se servir de son ADN.

C'est pourquoi le professeur a aussi l'intention de prélever des traces d'ADN chez d'autres membres de la famille royale.

Les autorités de Bujumbura ont donné l'autorisation d'ouvir la tombe de sa mère, la reine Baramparayé.

Selon le quotidien « La Libre Belgique », la démarche d'identification est faite en accord avec la famille.

C'est la demi-sœur du roi Ntare V, aujourd'hui députée qui a pris contact avec Jean-Jacques Cassiman.

D'après cette dernière, les restes du Mwami seraient enterrés dans une fosse commune de la région de Gitega au centre du pays.

La police fédérale belge a envoyé elle aussi récemment au Burundi des experts de sa division d'identification des victimes.

Le professeur Cassiman doit encore se rendre sur le terrain.