Burundi : Le gouvernement accuse une radio privée d'incitation à la haine
Politique

@rib News, 15/11/2011 – Source AFP

Edouard NduwimanaLe ministre burundais de l'Intérieur a accusé une des principales radios du pays, la station privée Radio publique africaine (RPA), d'« inciter la population à la haine et à la désobéissance ».

« Votre association utilise la radio RPA pour discréditer les institutions, délégitimer le pouvoir judiciaire, (...), inciter la population à la haine et à la désobéissance », accuse Edouard Nduwimana, dans une correspondance adressée à la radio.

M. Nduwimana reproche à la RPA de n'avoir pas rempli ses obligations et lui enjoint de lui transmettre ses rapports d'activités des trois dernières années, y compris « les références des comptes bancaires ainsi que la liste des immeubles » détenus.

Le directeur de la radio, Eric Manirakiza, a dénoncé « une volonté du pouvoir de faire taire » sa station, annonçant son intention de porter plainte.

Il a ajouté que deux journalistes de la RPA avaient été entendus pendant 10 heures par le procureur de Bujumbura lundi, « sans raison valable » selon lui.

Les responsables des trois principales stations indépendantes du Burundi, la RPABonesha Fm et Isanganiro, accusées par le pouvoir d'être proches de l'opposition, ont été sommés la semaine dernière de fournir leurs sources de financement par le procureur de Bujumbura, ce qu'ils ont refusé de faire.

Ces trois radios et une quatrième, Radio Renaissance, ont appelé leurs auditeurs à Bujumbura à « protester contre les assassinats extrajudiciaires et les violations des libertés publique en klaxonnant mardi à 12h20 (locales, 10h20 GMT) pendant 15 secondes ».

Plusieurs organisations des médias et de la société civile du Burundi ont dénoncé « le harcèlement » subi par les principales radios privées du Burundi depuis qu'elles ont commencé à enquêter sur l'attaque d'un bar de Gatumba, une localité proche de Bujumbura, qui a fait une quarantaine de morts il y a deux mois environ.

Le pouvoir burundais fait face à de nouvelles violences depuis la contestation des élections générales de 2010, remportées par le parti au pouvoir du président Pierre Nkurunziza.