Pilier alimentaire en Afrique de l’Est, le manioc menacé par une épidémie
Economie

Univers-Nature, 17-11-2011

Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), le manioc peut assurer jusqu'à un tiers des apports caloriques totaux des habitants de pays comme le Burundi, l'Ouganda, le Rwanda ou la République Démocratique du Congo (RDC). Aussi, les menaces qui pèsent sur cette denrée influent fortement sur la sécurité alimentaire de ces régions.

Depuis plusieurs années, de nombreux producteurs africains de manioc combattent la maladie de la « mosaïque du manioc » (CMD). Dernièrement, une variante de la maladie du manioc, dite la maladie de la striure brune du manioc (CBSD), a fait son apparition en Afrique de l’Est, notamment dans la région des Grands Lacs. D’après la FAO, la maladie est en train de se transformer en épidémie, fragilisant « une source cruciale de nourriture et de revenus ».

En 2010, l’Institut national de recherche agronomique (INRA) annonçait un taux d’infection de 15,7 % des variétés locales et de 36,9 % des variétés améliorées au Rwanda. A l’heure actuelle, aucune des variétés distribuées aux agriculteurs africains ne semble tolérer les effets de la CBSD.

A court terme, les mesures destinées à enrayer la progression de la maladie consistent en un renforcement de la surveillance des plants avec des inspections périodiques, la sensibilisation des communautés et la formation des agriculteurs.

La distribution des plants infectés doit également être interdite. Enfin, en cas d’infection déclarée, certaines stratégies d’adaptation telles que la récolte précoce du manioc peuvent être envisagées, si les symptômes et les dégâts ne sont pas trop avancés. A long terme, les efforts se concentrent sur la distribution de variétés tolérant la CBSD.

Cécile Cassier