Maggy Barankitse a reçu jeudi à Paris le prix 2011 de la Fondation Chirac
Société

@rib News, 24/11/2011 – Source AFP

La Burundaise Barankitse et Louise Arbour distinguées par la Fondation Chirac

Marguerite Barankitse a reçu jeudi à Paris le prix 2011 de la Fondation ChiracLa Burundaise Marguerite Barankitse a reçu jeudi à Paris le prix 2011 de la Fondation pour la prévention des conflits de l'ex-président Jacques Chirac, tandis que l'ex-procureure canadienne du TPI, Louise Arbour, a reçu un prix spécial du jury.

« Maggy » Barankitse recueille des orphelins hutus, tutsis et twas, victimes de la guerre civile qui a éclaté fin 1993 au Burundi. Cette enseignante de 55 ans a notamment créé trois maisons pour accueillir les orphelins, transformées par la suite en structures de réinsertion des enfants dans leur communauté.

Un prix spécial du jury a été remis, en présence de Jacques Chirac et de l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, à l'ancienne procureure canadienne du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, Louise Arbour.

A cours de cette cérémonie, jeudi matin au musée du Quai Branly, François Fillon a rendu un hommage appuyé à M. Chirac, assis au premier rang avec sa femme, Bernadette.

« Au cours de ses deux mandats à la tête de la République française, le président Chirac a su se faire l'avocat des oubliés », a relevé le Premier ministre, ancien ministre de M. Chirac.

L'ex-chef de l'Etat, qui n'a pas pris la parole à cette cérémonie, « a posé un diagnostic juste sur les principaux déséquilibres de son temps: risque d'uniformisation linguistique et culturelle, contestation du multilatéralisme, insuffisance des moyens consacrés au développement », a noté M. Fillon.

Le chef du gouvernement a aussi salué l'action de M. Chirac en faveur d'une taxe sur les billets d'avion pour financer le développement et rappelé l'hommage rendu en 2006 par l'ancien président américain Bill Clinton, qui avait eu cette formule à propos de cette taxe : « C'était impossible mais Jacques l'a fait ».

« Aujourd'hui, l'oeuvre du président Chirac se pérennise à travers sa Fondation dont les priorités rejoignent souvent, et parfois inspirent, celles de notre action publique », a souligné M. Fillon, citant notamment l'accès à l'eau, la diversité culturelle ou l'accès aux médicaments.


Elle, 24/11/2011

Marguerite Barankitse et Louise Arbour honorées par la Fondation Chirac

Par Axelle Szczygiel

La Fondation Chirac récompensait jeudi matin « deux femmes d’exception ». En présence de nombreuses personnalités politiques, dont Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie ou encore le Premier ministre François Fillon, le Prix Nobel de la Paix et ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a remis le Prix pour la prévention des conflits à Marguerite Barankitse, fondatrice de la Maison Shalom au Burundi, et le Prix Spécial du jury à Louise Arbour, qui fut premier Procureur du Tribunal Pénal pour l’ex-Yougoslavie et du Tribunal Pénal International pour le Rwanda. « Pour nous préserver des tragiques bégaiements de l’Histoire, il nous faut garder en mémoire le pire dont l’être humain est capable et, sans trêve, honorer le meilleur qu’il porte en lui », a déclaré, en guise d’introduction, Kofi Annan.

La « femme aux 10 000 enfants »…

Après avoir sauvé 25 enfants d’un massacre lors des affrontements tragiques entre hutus et tutsis au Burundi en 1993, Marguerite Barankitse a depuis accueilli des milliers d’orphelins de guerre, qu’ils soient hutus, tutsis ou twas, au sein de la « Maison Shalom ». Une ONG qu’elle a créée pour leur venir en aide, et leur permettre un accès aux soins, à l’éducation et à la culture. Surnommée « la femme aux 10 000 enfants » ou encore « la Mère Teresa africaine », « son œuvre dépasse ces périphrases affectueuses », a déclaré François Fillon. « Elle a su créer les conditions pour réunir des enfants que tout opposait et que la vie, les guerres civiles et les conflits ethniques avaient fragilisés et meurtris ». Jean-Pierre Lafon, vice-président de la Fondation Chirac, a pour sa part salué le « courage » de Marguerite Barankitse qui est parvenue à fonder un « lieu de réconciliation avec la vie ». « Vous êtes un exemple de ce qu’une femme de foi, de courage et d’espoir peut faire au service de la jeunesse (…) dans les pires circonstances », lui a-t-il dit affectueusement. « Vous êtes un symbole, un message d’espoir pour nous tous ».

Visiblement très émue, « Maggy » comme on la surnomme encore, a donné dans son discours la parole aux enfants qu’elle a recueillis en lisant quelques-uns des messages qu’ils ont adressé aux personnalités présentes dont celui qu’ils appellent affectueusement « Papa Chirac ». « Ces messages me poussent à rester émerveillée malgré les souffrances », a conclu Marguerite Barankitse. « Ces 100 000 euros que vous me donnez (la dotation du Prix, ndlr), je vais les multiplier pour qu’il n’y ait plus jamais d’orphelins au Burundi (…) Comme le disait Mère Teresa : "vaut mieux allumer une bougie que maudire les ténèbres". »

… et celle qui a inculpé Milosevic

Autre femme à l’honneur, Louise Arbour a quant à elle été récompensée « pour son action à rendre efficace et visible la justice internationale ». Pour François Fillon, « Louise Arbour a apporté par ses innovations et son courage, une contribution majeure à la lutte contre l’impunité ». En lui décernant son Prix Spécial, « le jury a choisi de récompenser celle qui a trouvé le moyen d’inculper les responsables de crimes contre l’humanité », a rappelé Michel Camdessus, membre fondateur de la Fondation Chirac, louant au passage « son engagement sans faille » et ses « stratégies innovantes » qui ont permis à la justice internationale de s’affirmer. Concentrant son action sur les grands responsables militaires et politiques des « nettoyages ethniques », Louise Arbour a notamment signé de sa main les actes d’inculpation de Slobodan Milosevic en 1999 et de Jean Kambanda en 1997.


RFI, 24 novembre 2011

Louise Arbour et Marguerite Barankitse, récompensées par la Fondation Chirac

La 3ème édition du prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits a récompensé la Burundaise Marguerite Barankitse et la Canadienne Louise Arbour. La première est une enseignante de 55 ans qui a créé au Burundi trois maisons pour accueillir les orphelins, transformées par la suite en structures de réinsertion pour enfants. Louise Arbour est l’ancienne procureur canadienne du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.

C'est devant un parterre d'invités de tous horizons, au musée du Quai Branly à Paris, que le Premier ministre français François Fillon a mis l'accent sur l'action des deux lauréates. Marguerite Barankitse est surnommée « la mère Théresa africaine ». Elle recueille des orphelins hutus, tutsis et twas, victimes de la guerre civile qui a éclaté fin 1993 au Burundi.

Cette enseignante de 55 ans a créé trois maisons pour accueillir les orphelins, transformées par la suite en structures de réinsertion des enfants dans leur communauté. Pour elle, la tolérance doit être au coeur de l'éducation des enfants burundais.

Doté de 100 000 euros, ce prix de la Fondation Chirac va lui permettre de poursuivre son action.

Un prix spécial du jury a été remis, en présence de l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, à l'ancienne procureur canadienne du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, Louise Arbour.

Au cours de la cérémonie au musée du Quai Branly à Paris, le Premier ministre François Fillon a rendu un hommage appuyé à Jacques Chirac assis au premier rang avec sa femme, Bernadette. Il a ensuite justifié l'intervention, cette année, de la France en Libye et en Côte d'Ivoire par le concept de « la responsabilité de protéger », un concept de la diplomatie française qui fait son chemin.