Plusieurs morts à la veille des élections en RDC
Afrique

@rib News, 27/11/2011 – Source Associated Press

Les corps de quatre personnes ont été retrouvés dimanche à Kinshasa, au lendemain de violents affrontements qui font craindre pour l'avenir de la République démocratique du Congo (RDC) après les élections présidentielle et législatives prévues lundi.

Des accrochages se sont produits samedi alors que des dizaines de milliers de partisans du président sortant, Joseph Kabila, et de son principal rival, Etienne Tshisekedi, étaient réunis pour les accueillir à l'aéroport de la capitale congolaise et sur la route qui y mène. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et à balles réelles dans la foule.

Le chef de l'Etat n'est finalement pas venu et la police a empêché le convoi de son rival de quitter l'aéroport jusque tard. Etant donné les violences, les autorités ont interdit tout rassemblement politique jusqu'à lundi, mais Etienne Tshisekedi a déclaré dimanche qu'il maintenait la réunion publique prévue pour l'après-midi au stade des Martyrs de Kinshasa. "Personne ne peut m'empêcher de tenir mon meeting", a lâché cet opposant historique, âgé de 78 ans.

Il a fait état pour sa part d'une dizaine de morts et 68 blessés samedi, affirmant sans plus de précisions que trois membres de son bureau avaient été tués par la police.

La mission d'observation des élections de l'Union européenne a critiqué la réaction de la police et les autorités de Kinshasa pour avoir limité la liberté d'expression, les réunions et les manifestations". Le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a quant à lui souhaité "calmer les candidats" et a demandé à toutes les parties "de faire preuve de retenue de manière à ce qu'on ne constate pas les dérapages".

L'inspecteur général de la police, Charles Bisengimana, a déclaré que quatre cadavres avaient été amenés à la morgue de Kinshasa dimanche mais on ignore si cela comprend les deux morts aperçus sur la route de l'aéroport samedi par un photographe de l'Associated Press.

M. Bisengimana a accusé des partisans de l'opposition d'avoir attaqué ceux de Joseph Kabila, 40 ans, qui est quasiment certain d'être réélu malgré un bilan contesté, étant donné les divisions du camp adverse. Il a aussi reproché à Etienne Tshisekedi d'avoir refusé de quitter l'aéroport.

Des organisations de défense des droits de l'Homme s'inquiètent des violences et des propos haineux qui ont émaillé la campagne électorale dans ce pays à la démocratie encore fragile, après des décennies de dictature et de guerres civiles.