Une journée de vote supplémentaire au Congo-Kinshasa
Afrique

@rib News, 29/11/2011 - Source Associated Press

Les élections présidentielle et législatives se poursuivaient mardi au Congo-Kinshasa, la commission électorale ayant prolongé le scrutin d'une journée à la suite des problèmes de matériel et violences de la veille.

Des experts avaient exhorté la République démocratique du Congo (RDC) à repousser les opérations pour en assurer le bon déroulement mais le mandat de cinq ans du président Joseph Kabila expire la semaine prochaine et son maintien au-delà de cette date risquerait de provoquer des troubles. Au pouvoir depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré en 2001 et confirmé à la présidence lors des premières élections libres en 2006, il est quasiment assuré de conserver son poste.

Le porte-parole de la commission électorale, Matthieu Mpita, a annoncé lundi soir un second jour de vote, dans la mesure où des bureaux de vote n'ont pas pu ouvrir, faute d'avoir reçu les bulletins, tandis que d'autres se sont retrouvés à court de bulletins. Il a demandé aux électeurs "de rester calmes et d'attendre les instructions".

Dans les bastions de l'opposition à Kinshasa, la capitale, les électeurs qui attendaient depuis l'aube que les bulletins soient livrés ou soupçonnaient des fraudes ne décoléraient pas lundi. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Des violences ont par ailleurs éclaté à travers tout le pays. Cinq personnes circulant ont été tuées par balles dans un bureau de vote et dans un camion qui transportait des bulletins à Lumumbashi, dans le sud-est. Le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Roger Meece, a dit avoir été informé d'au moins deux bureaux de vote incendiés dans la province de Kananga.

Joseph Kabila, 40 ans, a toutes les chances d'être réélu, l'opposition n'ayant pas réussi à s'unir, mais son bilan est contesté et la démocratie reste fragile dans cet immense pays récemment sorti de décennies de dictature et de guerres civiles. L'Est reste en proie au chaos, milices et rebelles s'y livrant à la destruction des villages et aux viols de masse et jetant sur les routes des centaines de milliers d'habitants terrorisés. Si les résultats des élections ne sont pas acceptés, les observateurs craignent que la RDC ne replonge dans la guerre.