Burundi : le pouvoir durcit le ton et s'en prend brutalement aux journalistes
Droits de l'Homme

RFI, 01 décembre 2011

Burundi : le journaliste de RFI swahili Hassan Ruvakuki inculpé de complicité d'actes de terrorisme

Avec notre correspondant à Bujumbura

Hassan Ruvakuki - Photo IwacuHassan Ruvakuki, le journaliste de la station de radio Bonesha FM et correspondant de Radio France Internationale (RFI) pour le service en swahili a été inculpé hier, mercredi 30 novembre 2011, de « participation à des actes de terrorisme ». Depuis le 28 novembre, Hassan Ruvakuki était aux mains d’agents du SNR (Service national de renseignement). Au moment de son arrestation, il couvrait une rencontre internationale des gestionnaires du lac Tanganyika.

Le parquet général est monté en première ligne, hier, pour essayer de faire face au tollé suscité par l’arrestation, lundi 29 novembre, d’Hassan Ruvakuki par les très redoutés services secrets burundais.

Son porte-parole a annoncé que le correspondant de RFI en swahili venait d’être inculpé de participation à des actes de terrorisme. Un crime passible d’une peine de dix à vingt ans de prison au Burundi. Il se serait, selon le magistrat, rendu complice d’actes de terrorisme, en participant aux activités d’un groupe armé, responsable de plusieurs attaques dans la province de Cankuzo dans l’est du Burundi, il y a une dizaine de jours.

Comment ? Le porte-parole du parquet général burundais n’a pas voulu en dire plus pour le moment, ce qui n’a pas convaincu le directeur de la station Bonesha FM. Patrick Nduwimana continue de dénoncer « l’arrestation arbitraire d’un confrère qui n’a fait que son métier ».

Mais le magistrat burundais assure qu’Hassan Ruvakuki a été interpellé le plus régulièrement du monde. Là aussi, il n’a pas convaincu le directeur de la station privée, qui se rappelle du flou qui entourait ce dossier au cours des deux derniers jours.