La visite de Gervais Rufyikiri à Bruxelles s'est soldée par un échec
Opinion

@rib News, 06/12/2011

LA DIPLOMATIE BURUNDAISE EST TRES MALADE :

Gervais Rufyikiri rentre bredouille !

Par Pancrace CIMPAYE.

Alors que le deuxième vice président burundais Monsieur Gervais Rufyikiri était venu à Bruxelles pour implorer le principal bailleur de fonds à revenir aux bons sentiments, l’image peu reluisante du pouvoir de Bujumbura a compromis sa mission. La mission n’a pas été accomplie ce lundi 5 décembre 2011.

A ce titre la délégation burundaise a été surprise de se retrouver dans le rôle d’un étudiant qui doit répondre à une série d’interrogations. Ainsi Rufyikiri et sa suite ont eu à répondre entre autres aux questions suivantes :

·         Le détournement des 14 millions de dollars américains que l’Uganda avait remboursé le Burundi ;

·         Les deux milliards que la Ministre des Finances a déboursés pour la campagne électorale du CNDD-FDD en 2010 ;

·         L’achat des armes défectueuses ;

·         La question des droits de l’homme ;

·         Les relations entre le Burundi et l’Iran ;

En somme le message était clair et limpide : « Aidez nous à vous aider ! » Un préalable qui exige du gouvernement burundais un changement de comportement. Un exercice plutôt difficile !

Tenez : depuis un certain temps, les hautes autorités burundaises comme le Président du Sénat, l’Ombusman et même Rufyikiri qu’on présentait hier comme un homme au dessus de la mêlée, quand ils sont de passage à Bruxelles ils réunissent les seuls membres du CNDD-FDD et non les ressortissants burundais. Et pourtant quand ils sont dans cette capitale européenne ils viennent au nom du peuple burundais avec les frais du même contribuable et non au nom du peule CNDD-FDD ! Ce dimanche 4 décembre RUFYIKIRI a lui aussi honoré cette nouvelle mauvaise tradition en rencontrant les seuls membres du parti de 15h30 à 19heures à l’ambassade du Burundi. C’est ce sectarisme qui plonge le pays dans la désolation et qui condamne le pays à l’isolement.

En attendant le changement de comportement RUFYIKIRI rentre ce mercredi 7 décembre à Bujumbura les mains vides. Même le conseiller spéciale de NKURUNZIZA, Jean Marie Rurimirije qui fait office de patron officieux de la diplomatie burundaise ne pourra plus rien pour ce pouvoir. Il devra se contenter de sa nouvelle mission de persécuter et traquer l’opposition dans les capitales occidentales. Même à ce niveau, il se cassera la figure car les hommes qu’il défend ne cessent de se tirer une balle dans les pieds.

Pour s’en convaincre il suffit de jeter un coup d’œil sur le dernier sommet de l’East African Community qui s’est tenu à Bujumbura. Les grands absents, Kigali et Dar Es Salaam, seraient en train de lâcher Nkurunziza parce qu’il déçoit. La perte de ces deux alliés  naturels de la région serait un prélude à une mutation politique au Burundi. De toutes les façons la Tanzanie n’a jamais aimé un pouvoir de Bujumbura qui produit des réfugiés et les déverse sur son territoire. Or la déconfiture actuelle qui risque de replonger le pays dans une nouvelle guerre civile ne peut que contrarier Dar Es salaam.

Cette carte de visite du pouvoir de Nkurunziza condamne le Burundi à l’isolement. Monsieur Rufyikiri Gervais vient d’en faire une expérience amère. Corruption, Bonne gouvernance, Dialogue avec l’opposition, l’Iran …telles sont les quelques annotations écrites par Bruxelles au verso de cette carte de visite du Burundi. Le Président Nkurunziza devrait imprimer une nouvelle carte de visite s’il veut être fréquentable. Il doit cesser d’écouter RUKARA Mohamed qui le manipule en lui faisant miroiter une manne qui viendrait de l’Iran, un pays en conflit ouvert avec l’Occident.

Pour les Indignés Burundais,

Pancrace CIMPAYE.