Un projet américain en Tanzanie menace la survie de 160.000 réfugiés burundais
Afrique

PANA, 28 décembre 2011

L'ambassadeur des Etats-Unis interpellé sur l'intérêt des activités de AgriSol pour la Tanzanie

Oakland, Etats-Unis - L'Oakland Institute, un groupe de réflexion indépendant basé aux Etats-Unis, a interpellé l'ambassadeur des Etats-Unis en Tanzanie sur les activités de la firme américaine, AgriSol, dans le pays.

Malgré les critiques internationales croissantes sur le projet d'AgriSol d'exploiter des terres en Tanzanie et de procéder à l'expulsion de 160.000 résidents de longue date (des réfugiés du Burundi installés depuis plus de 40 ans avec des maisons, des fermes et des entreprises), le gouvernement tanzanien prévoit le maintien de ce projet.

Le dernier rebondissement de l'affaire AgriSol Energy est le soutien que lui a apporté l'ambassadeur des Etats-Unis à Tanzanie, Alfonso Lenhardt, qui a récemment défendu les activités d'AgriSol dans les régions tanzaniennes de Rukwa et de Kigoma, les qualifiant d'importantes pour la sécurité alimentaire et la couverture des besoins énergétiques du pays.

"AgriSol n'a accaparé aucune terre mais a été en fait invité par le Premier ministre quand il s'est rendu dans l'Etat de l'Iowa il y a deux ans où il a vu comment la technologie américaine arrivait à produire suffisamment de produits alimentaires et d'énergie à partir des fermes", a déclaré l'ambassadeur.

Mais dans un communiqué transmis à la PANA, mercredi, Anuradha Mittal, directeur exécutif de l'Oakland Institute, a "apporté un rectificatif" aux propos de l'ambassadeur Lenhardt.

"Honorable ambassadeur, notre dernier rapport démonte les mensonges d'AgriSol sur les bénéfices de ce projet pour le peuple de la Tanzanie. Nous avons été choqués de constater qu'un membre de l'administration Obama approuve un projet qui va déplacer et détruire les moyens de subsistance de plus de 160.000 Africains pour accueillir des investisseurs, dont des politiciens et des hommes d'affaires américains et tanzaniens, à l'intégrité douteuse", a déclaré M. Mittal.

L'Oakland Institute avait dénoncé une première fois le projet d'investissement d'AgriSol en juin dernier.

Ce groupe de réflexion a pour mission de renforcer la participation du public à un débat libre sur les questions sociales, économiques et environnementales.