Burundi : les vœux très politiques du président Pierre Nkurunziza
Politique

RFI, 02 janvier 2012

Pas de négociations ni de dialogue avec l'opposition a annoncé Pierre Nkurunziza, le président du Burundi, dans son très long discours pour le nouvel an. Son intervention, très attendue, a remis à 2015 la possibilité d'un débat démocratique national et avertit que « les forces armées continueront leur lutte contre les groupes criminels » qui œuvrent dans le pays, tout en dénonçant « les médias locaux et internationaux qui les soutiennent ».

La réponse du président burundais a été on ne peut plus claire : pas de négociations, pas même un simple dialogue avec la seule opposition a annoncé Pierre Nkurunziza, dans son long discours en kirundi, la langue nationale du pays. Il demande plutôt à cette opposition de se préparer pour la prochaine échéance électorale fixée en 2015.

La reprise des violences depuis le retrait de l'opposition du processus électoral en 2010 ? Le président Pierre Nkurunziza a balayé du revers de la main toutes les inquiétudes, rappelant au passage que tous les groupes armés qui ont tenté une telle aventure en 2011 ont été anéantis.

Même chose pour les violations massives des droits de l'homme et les dizaines de cas d'exécutions extrajudiciaires dénoncées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le président burundais n'y a fait aucune allusion. 

Le chef de l'État a choisi plutôt d'annoncer deux grands chantiers pour cette année la création d'une Commission vérité et réconciliation chargée de faire la lumière sur 40 ans d'histoire marquées par de nombreux massacres interethniques et la révision de la Constitution.

Deux sujets très sensibles pour une société civile burundaise qui reste cependant  très préoccupée, car elle espérait plus d'ouverture de la part du pouvoir.

Le Burundi célèbre le cinquantenaire de son indépendance en 2012.