Bujumbura nie avoir demandé l'arrestation d'Alexis Sinduhije en Tanzanie
Politique

@rib News, 14/01/2012 – Source AFP

Le gouvernement du Burundi a assuré samedi ne pas avoir demandé l'arrestation d'un des principaux leaders de l'opposition, Alexis Sinduhije, arrêté mercredi en Tanzanie par la police de ce pays.

« A ce que je sache, ce n'est pas le gouvernement burundais qui a demandé que Alexis Sinduhije soit arrêté », a déclaré le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba.

« Le gouvernement n'est pas non plus informé d'une infraction à la charge d'Alexis Sinduhije, ce qui ne veut pas dire que la justice (burundaise) n'aurait pas l'une ou l'autre affaire judiciaire contre lui », a-t-il indiqué, ajoutant que « tout cela est à clarifier au niveau de la justice ».

M. Sinduhije, qui vit en exil en France, a été arrêté mercredi soir à Dar es-Salaam, en Tanzanie, en provenance d'Ouganda, « sur demande des autorités burundaises », avait annoncé vendredi Me Habas Nyange, avocat tanzanien de l'opposant burundais.

Plusieurs responsables des services de sécurité burundais, interrogés vendredi, s'étaient réjouis de cette arrestation, l'un d'entre eux accusant M. Sinduhije d'être « à la tête d'un groupe terroriste qui tente de déstabiliser le Burundi depuis plus d'une année ».

« Les autorités l'accusent d'avoir participé à un meurtre il y a plusieurs années, et elles sont en train de tout faire pour essayer d'obtenir son extradition », a assuré l'avocat tanzanien de l'opposant.

Selon des sources judiciaires à Bujumbura, M. Sinduhije est accusé de subornation de témoins dans l'affaire Kassi Malan, du nom du représentant de l'OMS au Burundi assassiné en 2001. Le n°2 de son parti est en prison depuis fin juillet 2011 pour le même motif.

Les mêmes sources ont assuré que le procureur général du Burundi, Valentin Bagorikunda, se trouvait à Dar es-Salaam depuis mercredi « où il tente d'obtenir l'extradition d'Alexis Sinduhije ».

L'ancien journaliste Alexis Sinduhije, à la tête du parti d'opposition Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), a fui le Burundi après la contestation des élections générales de 2010 par l'opposition, et des violences qui s'en sont suivies.