Les proches de Sinduhije jugent "pas crédible et fantaisiste" le rapport de l’ONU
Politique

RFI, 22 janvier 2012

Burundi : questions sur un rapport des Nations unies

Alexis SinduhijeAu Burundi, l'un des principaux leaders de l'opposition Alexis Sinduhije, arrêté le 11 janvier 2012 en Tanzanie, a été interpellé « sur un mandat d'arrêt international du parquet burundais », qui l'accuse d'être impliqué dans deux assassinats. Ce mandat d'arrêt international aurait été lancé par le ministère public burundais via Interpol dès le 14 septembre 2011.

Le parquet se fonde sur un rapport du groupe des experts des Nations unies sur la République démocratique du Congo, qui présente l'opposant comme le leader d'une nouvelle rébellion burundaise opérant essentiellement à partir de l'est congolais. Chrystelle Amigues, compagne d'Alexis Sinduhije indique à RFI tous les doutes qu'elle a sur ce rapport.

Chrystelle Amigues, compagne d'Alexis Sinduhije : « Alexis c’est un homme qui n’a eu de cesse, depuis des années, de convaincre les groupes armés mais aussi les gouvernements de se battre avec les mots et non pas avec les armes. Donc pour moi, ce rapport n’est pas crédible et en plus fantaisiste.

Ils osent dire qu’Alexis, entre autres, est chargé de convaincre les gouvernements régionaux et internationaux, je cite le rapport, que les exactions et les actes de corruption commis par les autorités burundaises justifient une rébellion armée. Alors, moi je trouve que c’est assez incroyable qu’on puisse imaginer Alexis aller frapper à la porte d’un ministre, un de nos ministres français par exemple, pour lui exposer ce genre de projet et en plus lui demander de financer. Aller jusqu’à l’écrire, moi à mon sens, ça relève de la pure bêtise. Dans un rapport de nations Unies c’est assez grave.

Et si on prend le point 144 du Rapport, il est dit que selon une source c’est telle personne qui est responsable d’un trafic d’armes et que selon une autre source c’est Alexis. On voit que c’est point est complètement en désaccord avec la méthodologie de travail qui est exposé au début du Rapport, qui dit qu’il veille à corroborer tous les renseignements par au moins trois sources indépendantes. Moi je ne veux pas tomber dans la paranoïa, mais on se demande pourquoi cette méthode n’est pas appliquée aujourd’hui à Alexis Sinduhije. »

Lire Le rapport des experts de l'ONU sur la RDC [02-12-2011]