Burundi : les deux opposants en exil réagissent aux accusations de l'ONU
Politique

RFI, 05 février 2012

Agathon Rwasa, chef de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL). Début janvier, un rapport d'experts de l'ONU a accusé les deux principaux opposants burundais en exil, Alexis Sinduhije et Agathon Rwasa, d'être les leaders d'une nouvelle rébellion opérant depuis l'est de la RDC. Les deux opposants viennent de réagir par des lettres adressés au secrétaire général de l'ONU et à sa représentante au Burundi, dans laquelle ils rejettent toutes ces accusations et se présentent comme de simples opposants politiques, qui n'ont rien à voir avec les nouvelles violences au Burundi.

« J'ignore tout d'une rencontre pour mettre sur pied une quelconque rébellion », écrit Agathon Rwasa, « je n'ai aucunement l'intention de recourir à la lutte armée », renchérit Alexis Sinduhije.

Les deux principales figures de l'opposition burundaise en exil ont réfuté point par point ce rapport des experts des Nations unies. « Il s'agit d'allégations totalement fausses et infondées », insiste Alexis Sinduhije, et pour preuves, dit-il, comment l'ex-rébellion des FNL, premier mouvement armé hutu du Burundi, l'accepterait-il, lui, un Tutsi, à sa tête?

« Inimaginable », conclu l'opposant, avant de demander au secrétaire général de l'ONU d'ordonner une nouvelle enquête sur le sujet.

En attendant que le comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU se prononce sur ce rapport, la représentante spéciale de Ban Ki-moon au Burundi a répondu par lettre ouverte à Agathon Rwasa, qui lui avait adressé directement son démenti.

« Je salue le fait que vous indiquiez clairement ne pas être impliqué dans la formation d'une nouvelle rébellion au Burundi », écrit Karin Landgren, en appelant l'ancien chef rebelle burundais à participer pleinement à l'effort de normalisation dans ce pays.
Mais pour le pouvoir burundais, ces lettres de protestations ne vont rien changer.