Burundi : L'UE demande des "enquêtes approfondies" dans des dossiers sensibles
Diplomatie

@rib News, 14/02/2012 – Source AFP

 La délégation de l'Union européenne (UE) au Burundi en a appelé à l'indépendance de la justice locale pour qu'elle élucide plusieurs affaires « emblématiques » dans le pays, dont des meurtres et attaque, dans une déclaration parvenue publiée mardi.

« L'UE suit de près le traitement judiciaire de plusieurs cas emblématiques au Burundi et soutient qu'une justice indépendante et efficace constitue un élément crucial dans la réconciliation et le développement de la société » burundaise, explique le chef de la délégation de l'UE au Burundi, Stéphane De Loecker.

Dans cette déclaration prise « en accord avec les chefs de mission européens au Burundi », elle appelle la justice burundaise à mettre « tout en œuvre pour que des enquêtes approfondies soient menées en respectant le code de procédure pénale afin d'élucider tous ces crimes odieux ».

« Tous ceux qui ont été nommés dans ces procédures judiciaires devraient être auditionnés sans distinction, afin de soutenir l'indépendance de la justice », estime la délégation européenne au Burundi.

L'UE dit avoir relevé « des vices de procédure » lors du récent procès du « massacre de Gatumba » (près de Bujumbura), où 39 personnes avaient été tuées et une vingtaine blessées dans l'attaque d'un bar au fusil d'assaut et à la grenade, « ainsi que le refus de faire comparaître toutes les personnes mentionnées durant les audiences ».

Elle demande également une enquête « complète » dans l'assassinat d'un coopérant italien et d'une nonne croate en novembre dans la province de Ngozi (Nord), dans lequel deux Burundais ont été condamnés à la prison à vie, estimant que « d'autres personnes pourraient être éventuellement impliquées ». Un député du parti au pouvoir avait été dénoncé par l'un des assassins.

L'UE évoque enfin l'assassinat toujours non élucidé d'un activiste anti-corruption en 2009, Ernest Manirumva, alors qu'il enquêtait sur un trafic d'armes au sein de la police. « Il ne semble pas que la justice ait tenu compte jusqu'à présent de plusieurs recommandations » dans cette affaire, déplore l'UE.