Burundi : le Conseil national de sécurité se dit contre les manifestations
Politique

@rib News, 18/03/2012 – Source Xinhua

Le Conseil national de sécurité du Burundi estime que les manifestations contre la vie chère ne sont pas une solution et désorientent la population burundaise, a fait savoir dimanche le ministre burundais de la Sécurité publique, Gabriel Nizigama, lors d'un point de presse à Bujumbura.

Il a donné un compte rendu d'une session ordinaire du Conseil National de Sécurité tenue vendredi sous la présidence du président de la République Pierre Nkurunziza, durant laquelle les membres du Conseil ont examiné entre autres les manifestations contre la vie chère prévues par la société civile à partir du lundi 26 mars.

« Le Conseil reste convaincu que les manifestations prônées par certains syndicalistes et certaines associations de la société civile ne sont pas une solution. Elles sont plutôt de nature à désorienter la population burundaise. Seuls la production et le dialogue entre tous les partenaires de la vie socio-économique du pays sont une voie sûre pour trouver des solutions durables », a déclaré M. Nizigama au nom dudit Conseil.

Le Conseil reconnaît tout de même que les Burundais mènent une vie chère qui peut être source d'insécurité.

« Le Conseil national de sécurité est préoccupé par la flambée des prix des produits de première nécessité qui conduit à la paupérisation de la population burundaise, et qui constitue une source d'insécurité », a-t-il poursuivi.

Le Conseil national de sécurité appelle les syndicalistes et les organisations de la société civile à « se garder de tout discours appelant à la révolte populaire », mais à « approcher plutôt le gouvernement pour comprendre ensemble des solutions adéquates à la pauvreté de la population burundaise en général ».

Il a demandé en même temps à la population burundaise de « rester sereine et de ne pas tendre l'oreille à ceux qui ne cherchent qu'à la désorienter par des discours tendancieux, mais de s'atteler aux travaux de développement pour augmenter la production ».

Le 15 mars, 486 organisations de la société civile, dont 44 syndicats, ont déposé un préavis de grève générale contre la vie chère. Elles ne sont pas contre le dialogue prôné par le gouvernement, mais posent des préalables.

Elles exigent la suspension de la mesure portant hausse des prix d'eau et d'électricité qui sont respectivement à hauteur de 376% et de 266% depuis le mois de septembre 2011.

S'exprimant dimanche sur la Radio Publique Africaine, le président de la Confédération des Syndicats du Burundi (COSYBU) Tharcisse Gahungu a indiqué que la grève aura bel et bien lieu si les autorités ne répondent pas aux demandes.