Les syndicalistes burundais satisfaits du respect du mot d’ordre de grève générale
Société

APA, 27-03-2012

Bujumbura (Burundi) - L’appel à la grève générale lancé par les centrales syndicales et la société civile du Burundi, invitant la population à manifester leur mécontentement contre la vie chère, a été largement suivi, a constaté APA.

Au marché central de Bujumbura, on pouvait constater vers huit heures du matin (locales, GMT) que les portes du marché étaient ouvertes en présence d’un nombre imposant de policiers, mais plus de 95% des échoppes étaient fermées, à l’extérieur comme à l’intérieur.

Les seuls commerçants trouvés sur place ont expliqué à APA qu’ils étaient obligés de venir au travail pour écouler leurs produits qui sont périssables.

Aussi, on pouvait constater qu’il n’y avait très peu d’acheteurs. Au niveau du parking des bus qui transportent les passagers dans les différents quartiers de la ville, on pouvait constater que quelques bus étaient entrain de vaquer normalement à leurs activités.

Le mouvement des taxis était également très réduit si l’on compare aux autres jours de travail. Les grands axes commerciaux de la capitale étaient également déserts.

Le personnel des banques et de la poste ainsi que certains cabinets médicaux, ont cependant ouverts bien que l’on pouvait constater que le service était minimum.

Les travailleurs de ces structures, qui normalement portent des uniformes avaient changé de tenues pour éviter d’être repérés.

A la poste centrale de Bujumbura, un travailleur qui a requis l’anonymat a indiqué que le directeur général a donné une instruction formelle que quiconque ne répondra au travail verra son contrat résilié.

L’intimidation a été également notée dans les services étatiques où les chefs du personnel devaient pointer tous le personnel.

Dans les grands hôpitaux de la capitale, le personnel avait observé un service minimum et très peu de patients étaient présents.

Dans les écoles et universités, les pensionnaires ont également répondu à l’appel de manifestation contre la vie chère.

Le président de la Confédération des syndicats du Burundi syndicat (COSYBU), M. Tharcisse Gahungu se dit ‘’satisfait’’ de la réponse à l’appel lancé par les syndicalistes et a demandé au gouvernement de prendre acte de ce signal qui montre que si rien n’est fait pour répondre à leurs revendications d’autres actions seront envisagées.

Le porte parole du gouvernement burundais a annoncé qu’il publiera un communiqué dans la soirée.

Les revendications portent sur la sur taxation des vivres et des produits de première nécessité qui occasionne la montée des prix, la hausse jugée inacceptable des prix de l'eau et de l'électricité, le non paiement de l'impôt par les hauts dignitaires et les hauts cadres de la présidence du parlement ainsi que l' harmonisation des salaires des travailleurs de la fonction publique.