Afrique du Sud : Les dissidents de l'ANC lance leur propre parti
Afrique

@rib News, 16/12/2008 – D’après AFP

Mosiuoa LekotaPorté sur les fonts baptismaux par les dissidents du Congrès national africain (ANC, au pouvoir en Afrique du Sud), le Congrès du peuple (COPE) a tenu une conférence de deux jours en vue de préparer sa campagne pour l'élection présidentielle de 2009.

L'ancien ministre de la Défense sud-africain Mosiuoa Lekota a été nommé mardi président du parti dissident de l’ANC lors du lancement officiel de ce nouveau parti, le Congrès du peuple (COPE).

"Nous avons décidé d'élire Mosiuoa Lekota comme leader", a annoncé un responsable du parti lors d'une conférence de presse à Bloemfontein (Etat d'Orange, centre du pays).

Ses adjoints seront Gauteng Mbhazima Shilowa, l'ex-Premier ministre de la province de Gauteng - le cœur économique du pays autour de Johannesburg - et une femme d'affaires, Linda Odendaal.

Le congrès fondateur du COPE, qui regroupe des personnalités proches de l'ancien président Thabo Mbeki, s'achevait mardi après une rencontre de deux jours à Bloemfontein, ville où a été fondée l'ANC en 1912.

Lors de cette conférence, quelques 4.000 délégués ont adopté leur programme politique en vue des prochaines élections générales, qui devraient avoir lieu entre fin mars et début mai, et à l'occasion desquelles ils espèrent écorner la majorité absolue de l'ANC, voire lui disputer le pouvoir.

Celles-ci sont considérées comme un test important pour le très puissant ANC, au pouvoir depuis la chute de l'apartheid en 1994.

Le COPE est né d'une lutte interne entre le chef de l'ANC, favori dans la course à la présidence Jacob Zuma, et son rival Thabo Mbeki, contraint à la démission par son propre parti en septembre.

Les dissidents de l’ANC se présentent pour la première fois mercredi à des élections locales partielles dans quatre provinces d'Afrique du Sud, qui auront valeur de test pour les scrutins de 2009, a indiqué mardi ce nouveau parti.

Le nouveau parti a décidé de présenter à ces élections municipales partielles des candidats indépendants car une bataille juridique avec l'ANC sur le nom de la nouvelle formation l'a empêché de les inscrire sous l'étiquette du COPE.

La justice sud-africaine a finalement tranché en faveur des dissidents de l’ANC. La Haute cour de Pretoria a rejeté vendredi une demande de l’ANC visant à empêcher le groupe séparatiste de se présenter aux élections l'année prochaine sous l’appellation COPE.

Selon l'ANC, le groupe utilise ce nom pour remporter instantanément de la crédibilité, car c'était également le nom de l'événement en 1955 qui avait donné naissance au parti Freedom Charter, a rapporté l'agence de presse sud-africaine SAPA.

COPE est le troisième choix de nom du mouvement, la "SA National Convention" et la "SA Democratic Congress" étant déjà  attribuées.

NdlR : Pour rappel, c'est l'Afrique du Sud qui conduit la médiation régionale dans la processus de paix au Burundi.