Le HCR renforce ses opérations au Burundi
Société

@rib News, 18/12/2008 – Source PANA

L'année 2008 a été particulièrement chargée pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés au Burundi, avec le retour de près de 100.000 réfugiés, a rapporté le HRC mardi dans un communiqué de presse. L'organisation humanitaire souligne également avoir été occupée à faciliter la réinsertion des réfugiés dans ce pays enclavé après des années d'exil.

"94.000 réfugiés sont rentrés au Burundi depuis le mois de janvier, ce qui fait plus que n'importe quelle autre année depuis que le HCR a lancé son programme de rapatriement volontaire assisté en 2002", indique l'agence.

La plupart sont rentrés de la Tanzanie, qui est en train de regrouper et de fermer les camps de réfugiés le long de la frontière burundaise.

Bien que la situation générale se soit améliorée au Burundi au fil des ans, les rapatriés ont d'énormes difficultés à se réinsérer.

Mais le HCR a pu leur apporter une aide l'année dernière, grâce aux financements des divers donateurs, dont l'Union européenne (EU).

Grâce au soutien du Fonds européen de développement (FED), le HCR a pu distribuer plus de 6.000 kits de construction aux rapatriés et renforcer les programmes destinés à surveiller qu'ils s'en sortent et qu'ils arrivent à avoir des terres, un problème crucial dans un pays où l'espace est limité.

L'impact de cette aide a pu être constaté par des représentants de la Commission européenne qui ont récemment rendu visite à la communauté Shoza, dans le nord-est du Burundi.

Des acclamations ont accueilli l'érection d'une maison à partir d'un des kits, qui a été remise à une famille de sept personnes, de retour depuis quelques mois après avoir passé 13 ans dans un camp tanzanien.

"Notre situation ici au Burundi était véritablement précaire. Nous vivions dans une case que j'avais construite et couverte de bâches en plastique, mais elle était trop petite. Nos enfants n'avaient pas de place pour dormir", a déclaré le père de famille, Josaphat Ndimurwanko, 35 ans.

Avec le matériel de construction fourni dans le cadre du projet du HCR, il a construit une petite maison en brique recouverte d'un toit en tôle.

"Maintenant les enfants vont bien et sont en bonne santé", a ajouté un Ndimurwanko souriant.

"Notre projet d'abri est une question de dignité humaine", a déclaré Prosper Ndumuraro, un assistant sur le terrain du HCR qui a aidé la famille.

"Avoir une petite maison veut dire beaucoup de choses pour les rapatriés... Cela leur redonne un sens de la dignité. Cela fait également beaucoup de différence pour leur santé, particulièrement en ce qui concerne les enfants".

Les représentants de l'UE, accompagnés d'agents du HCR et de responsables gouvernementaux, ont aussi pu constater sur place les pressions et les défis que posent l'afflux des rapatriés au Burundi, un des pays les plus pauvres du monde.

Shoza se trouve dans une zone de fort afflux de rapatriés dans la province de Muyinga, qui a bénéficié d'un soutien supplémentaire pour les activités de réinsertion.

Une personne sur trois dans le district autour de Shoza est rapatriée, ce qui exerce une pression considérable sur les services de Santé et d'Education.

La demande en matériaux de construction est également plus forte.

Et la terre est souvent une source de conflit. Nombreux sont les ex-réfugiés qui trouvent leurs maisons détruites et dans certains cas, leurs terres occupées, indique le HCR.

Dans la région, plus de 90 pour cent de la population dépend de l'agriculture de subsistance et ceux qui n'ont pas de terres ne peuvent pas nourrir leurs familles.

Pour résoudre ce problème, le HCR a mis un programme en place cette année pour résoudre les litiges fonciers.

Les rapatriés se sont félicités de cette occasion de résoudre les conflits avec l'aide de médiateurs et d'experts juridiques, qui débouche souvent sur une solution de compromis. C'est en outre plus rapide que de saisir les tribunaux.

Le HCR, à travers la section locale de l'organisation de défense des droits de l'Homme, "Iteka", a également mis en place un programme pour surveiller la situation des rapatriés.

Ce qui lui permet de réagir rapidement dans les cas où la protection des rapatriés est compromise.

Le projet de réinsertion comprend également des partenariats avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) pour la construction de nouvelles écoles dans les zones de rapatriement et avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour améliorer l'accès aux services médicaux pour les rapatriés.

Par ailleurs, le FED va continuer à soutenir les activités de réinsertion du HCR au Burundi en 2009.