Burundi : la situation des enfants de la rue reste préoccupante
Société

@rib News, 01/06/2012 - Source  Xinhua

Au moment où le monde entier célèbre, le vendredi 1er juin, la Journée internationale de l'enfant, la situation des enfants de la rue au Burundi reste préoccupante à plus d'un titre, comme le témoignent ces enfants eux-mêmes et les personnes victimes des agressions de ces derniers.

« Nous avons choisi comme domicile fixe cette tranchée. Nous passons la journée dans la rue en train de quémander de l'argent ou alors nous allons chercher des restes de vivres ou d'autres produits dans les immondices. Avec le peu d'argent collecté, nous achetons des vivres que nous préparons ici avant de dormir ici-même », raconte Sinzumunsi Claude, un garçon ayant sept ans d' expérience dans la rue.

Cette tranchée se trouve tout près de l'école primaire Stella Matutina en plein centre ville à quelque 500 mètres de la cathédrale Régina Mundi.

Sinzumunsi Claude fait partie d'un groupe de six personnes qui y ont trouvé domicile et qui jouent souvent le cache-cache avec la police.

« La police cherche toujours à nous déloger d'ici et nous met souvent en prison chez Ndadaye (camps policier situé tout près du cimetière où furent inhumés le défunt Président Melchior Ndadaye et ses proches collaborateurs assassinés en 1993) où nous séjournons des jours durant avant qu'elle nous libère », témoigne Channel Ndizeye, un autre occupant de la tranchée.

La police a toujours expliqué qu'elle chasse ces enfants de cette place pour des raisons de sécurité car ils sont souvent source d'insécurité pour les passants, surtout à la tombée de la nuit.

Arakaza Anita, 17 ans, est l'une des victimes de cette insécurité causée par ces enfants.

« J'ai subi une agression sexuelle des enfants de la rue qui m' ont arrêtée et violée après m'avoir ligotée, et voilà que je me suis retrouvée mère-adolescente à 16 ans », a-t-elle confié.

Arakaza Anita est une des personnes qui a accepté de témoigner directement parmi beaucoup d'autres qui ont peur de s'exprimer sur le cas de ces enfants, surtout les filles et femmes qui éprouvent une peur de passer près des endroits où ils sont signalés.

Le ministère burundais de la Solidarité nationale fait souvent des rafles pour regrouper ces enfants dans des centres où ils apprennent des métiers. Mais rares sont ceux qui préfèrent terminer la formation pour retourner dans la rue, pendant qu'il y a d'autres qui sont encore dans la rue mais qui préféreraient bénéficier de cette formation.