@rib News, 06/06/2012 - Source Xinhua

L'état de la communication économique est déplorable au Burundi, a déclaré mercredi à Bujumbura la présidente de l'Association des Femmes Journalistes du Burundi (AFJO-Burundi), Mme Anick Nsabimana.

Aux yeux de Mme Nsabimana, qui s'exprimait à l'occasion d'un atelier de réflexion de journalistes sur la couverture des réformes économiques par la presse écrite « classique » et en ligne, il incombe aux communicateurs burundais de rectifier le tir pour effectivement jouir de « leur puissance d'influencer les comportements ».

Le défi en la matière est immense, a-t-elle souligné, faisant remarquer qu'un monitoring des médias burundais sur les éditions du novembre 2010 relève que sur six médias burundais, aucun sujet économique n'a été traité.

Par ailleurs, a-t-elle affirmé, l'ensemble des sujets économiques sont traités à chaud et ne font pas objet d'un traitement méthodique et recherché.

La présidente de l'AFJO-Burundi a déploré que la presse écrite et en ligne au Burundi se soucie peu des questions économiques.

C'est pourquoi, a-t-elle fait remarquer, le développement de l’économie burundaise à travers les réformes économiques, ne saurait trouver toute sa substance sans le rôle d'interface des médias.

Elle a émis le vœu que cet atelier puisse apporter une plus value dans le traitement des sujets économiques dans leurs médias respectifs.

Pour sa part, Eric Ngendahayo, expert en développement financier et privé au sein du projet de « Développement des Secteurs Financier et Privé » (PSD) appuyé dans son fonctionnement par la Banque Mondiale, au cours des longs crises cycliques qu'a connues le pays, les médias locaux ont souvent eu tendance à se concentrer sur des questions politiques, étant donné que le public était davantage préoccupé par des questions de paix et de sécurité.

Maintenant que la situation se normalise petit à petit, a plaidé l'expert, les médias burundais devraient se concentrer sur la diversification des sujets de reportage dont ceux portant sur des sujets économiques.

Pour lui, le renforcement des capacités des professionnels des médias pour mieux mener les investigations et les reportages sur des sujets économiques, devrait contribuer à la promotion et la vulgarisation des réformes économiques au Burundi en tant que pays post-conflit.