RDC : dissensions grandissantes au sein de la rébellion du CNDP
Afrique

@rib News, 06/01/2009 – Source AFP

Général Bosco Ntaganda "Terminator"Le chef d'état-major de la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) est accusé de "haute trahison" pour avoir annoncé le remplacement du chef rebelle Laurent Nkunda, a déclaré mardi le porte-parole militaire de ce mouvement.

"C'est une haute trahison de notre chef d'état-major" le général Bosco Ntaganda, a déclaré le lieutenant-colonel Séraphin Mirindi, interrogé au téléphone depuis Goma (Est).

Lundi en fin d'après-midi, dans un communiqué transmis à la radio BBC, un groupe d'officiers du CNDP avait affirmé avoir démis de ses fonctions Laurent Nkunda pour "mauvaise gouvernance" et mauvais "leadership".

Ce communiqué était signé du chef d'état-major du CNDP, Bosco Ntaganda surnommé "Terminator", et un porte-parole de ce groupe d'officiers, Désiré Kamanzi, s'était exprimé sur les ondes de la BCC, affirmant que la décision avait été prise dimanche au cours d'une réunion du commandement militaire de la rébellion.

L'information avait été rapidement démentie par le numéro deux de l'état-major rebelle et proche collaborateur de Nkunda, le colonel Makinga Sultani. Plusieurs responsables du CNDP avaient en outre indiqué ne pas être informé d'une telle décision.

"Le mouvement reste intact, ces organes continuent à fonctionner normalement", a de nouveau assuré mardi le porte-parole militaire de la rébellion. "Le haut commandement militaire du CNDP se réunit aujourd'hui (mardi) pour statuer sur le sort de Bosco Ntaganda", a expliqué le lieutenant-colonel Mirindi.

La rencontre aura lieu en présence de Laurent Nkunda dans la localité de Rutshuru, ville sous contrôle rebelle à environ 60 km au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

"Le mouvement n'est pas au service d'un individu, il reste tel quel et son fonctionnement se poursuit normalement", a souligné son porte-parole militaire. "Ainsi, notre délégation est déjà partie pour Nairobi" où elle doit reprendre comme prévue le 7 janvier des négociations avec le gouvernement congolais débutées mi-décembre et suspendues pour les fêtes de fin d'année, a-t-il précisé.

Fin octobre, un "communiqué officiel" de la rébellion portant la signature du général Ntaganda avait annoncé la mort de Laurent Nkunda "par arrêt cardiaque" et son remplacement par Ntaganda lui-même.

Repris par plusieurs médias, le document s'était révélé être un faux, et l'annonce de la mort de Nkunda une manipulation dont les auteurs sont restés inconnus.

Le général Ntaganda avait conservé son poste de chef d'état-major au sein du mouvement rebelle, où la rivalité qui l'oppose à Nkunda est cependant de notoriété publique.

Il est par ailleurs recherché par la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat contre lui notamment pour des enrôlements d'enfants dans la province d'Ituri (nord-est) en 2002-2003.

Le chef d'état-major du CNDP est habituellement basé dans le territoire du Masisi, région de montagnes verdoyantes au nord-ouest de Goma, dans son fief de Kabati.