L’Etat burundais proclame la fin de la guerre
Politique

PANA16/01/2009

Yves SahinguvuBujumbura, Burundi - "La guerre civile ne sera plus qu’un vieux souvenir et le processus de paix irréversible", a clamé vendredi, le premier vice-président du Burundi, Yves Sahinguvu, lors d’une réunion à Bujumbura avec des diplomates étrangers.

"Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la guerre est finie et que le processus de paix est irréversible", a-t-il souligné, en substance, avant d’exprimer la gratitude du peuple burundais à la communauté internationale pour son précieux concours.

Le responsable gouvernemental burundais a fondé son optimisme sur les progrès réalisés ces derniers jours dans la mise en application intégrale de l’accord de cessez-le-feu avec les Forces nationales de libération (FNL, dernière rébellion encore active dans le pays), en passe de devenir un parti politique et d’entrer dans les différentes institutions étatiques nationales, pour donner une paix durable au pays après plus d’une décennie de guerre civile.

"Si nous disons que la guerre est finie, les conséquences, quant à elles, sont toujours là", a-t-il néanmoins nuancé, en rappelant, au passage, que le tissu social a été déchiré et les infrastructures socio-économiques détruites.

"Tant que l’économie nationale ne sera pas remise sur pied, la sérénité des Burundais ne reviendra pas et les cauchemars de la guerre seront toujours là", a prévenu le vice-président en charge des questions politique, sécuritaire et administrative du Burundi.

"Le Burundi ne peut pas faire face à lui seul aux immenses besoins liés la reconstruction nationale", a insisté M. Sahinguvu, avant de lancer un appel pressant aux bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux du pays à garantir la consolidation et la pérennité de paix dans le pays par des aides financières massives.

Le leader des FNL, Agathon Rwasa, était également dans la salle et a pris brièvement la parole pour appeler également, à son tour, à un "Plan Marchall" afin d’aider le Burundi à se reconstruire de la même manière que les Etats-Unis l’avaient fait en faveur de l’Europe après la seconde guerre mondiale.

Le médiateur dans le conflit burundais et ministre sud-africain de la Défense nationale, Charles Nqakula, de son côté, n’a pas caché sa joie de voir que les belligérants d’hier parlaient aujourd’hui d’une même voix des préoccupations qui hantent encore leur pays.

"La communauté internationale reste disposée à vous accompagner sur le chemin d’une paix durable et de la reconstruction socioéconomique, mais je dois à la vérité de dire que l’essentiel des réponses aux préoccupations nationales viendront des Burundais eux-mêmes", a tenu à signifier le médiateur sud-africain.

Un communiqué final de la réunion de Bujumbura, entre le gouvernement burundais et ses partenaires internationaux sur les voies et moyens de consolider la paix dans le pays, est attendu samedi en début d’après-midi, d’après le programme de la rencontre remis à la presse.