Burundi : expansion inquiétante de la maladie du bananier
Santé

@rib News, 16/11/2012 – Source Xinhua

Dans le cadre de la mise en oeuvre des activités du contrôle de flétrissement du bananier (BXW) dont l'expansion prend des proportions inquiétantes, un atelier régional sur la prévention et l'amélioration des réponses aux maladies émergentes du bananier été organisé ce vendredi pour évaluer les activités de lutte contre ce fléau.

"De la part des participants en provenance des pays où cette maladie n'est pas encore suffisamment maîtrisée, c'est une occasion qui leur est offerte pour apprendre et s'informer auprès des expertises de la région sur les approches, les voies et moyens de lutte contre cette maladie du bananier qui menace la subsistance des populations de la Région des Grands Lacs", a déclaré Mohamed Hama Gabra, Représentant de la FAO au Burundi.

Parmi les pays qui ont enregistré à ce jour des progrès dans la lutte contre cette maladie, il a cité l'Ouganda qui a déjà montré des résultats appréciables alors qu'il ne reste pas moins que des efforts sont encore à consentir pour contrôler cette maladie dans d'autres pays, comme le Burundi.

Dans ce pays, alors que la maladie n'était connue que dans deux provinces de l'ouest du pays (Bubanza et Cankuzo) jusqu'à la fin de l'année 2010, elle est maintenant confirmée à des degrés divers dans 13 des 16 provinces où le bananier est cultivé.

Les provinces les plus affectées sont Bujumbura rurale, Makamba, Bururi, Bubanza et Cibitoke ; certaines communes des ces cinq provinces étant affectées à plus de 70%.

Pour comprendre l'ampleur de cette maladie, les rendements atteints varient aujourd'hui entre 5 et 30T/ha/an, très loin des rendements potentiels de cette culture estimés entre 60 et 90T/ha/ an, selon l'Institut international de l'agriculture tropicale ( IITA).

L'assistant du ministre malgache de l'Agriculture et de l' Elevage, Mwikomo Boniface, a quant à lui indiqué que la production annuelle était estimée avant l'apparition du BXW à 1.850.000 tonnes par an, ce qui correspond à 230 kg/personne/an en moyenne, selon les statistiques publiées par la FAO en 2008.

En définitive, "le flétrissement bactérien est potentiellement la maladie la plus économiquement dommageable à la production du bananier, quand l'on sait que la maladie détériore de manière significative la qualité des produits, et peut drastiquement réduire les rendements jusqu'à 100% de pertes", a souligné Mwikomo Boniface.

Il a souhaité que les recommandations qui devraient sortir de cet atelier puissent contribuer à la redynamisation de la culture et la production du bananier en Afrique Centrale et Orientale.

Cet atelier régional a rassemblé les experts du Rwanda, de l' Ouganda, de la Tanzanie, de la RDCongo et du pays hôte, le Burundi.