Affluence aux obsèques des militaires burundais tombés en Somalie
Société

PANA, 25/02/2009

Mpanda, Burundi - Au moins 2.500 personnes ont pris part, mardi, aux obsèques des 12 militaires tués dimanche dernier à Mogadiscio dans un attentat suicide attribué à des insurgés islamistes contre la base du contingent burundais de la Mission de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), a constaté la PANA sur place.

Beaucoup de larmes des parents et proches des victimes ont coulé depuis la cathédrale Régina Mundi de Bujumbura, où a eu lieu une messe de bénédiction des corps, jusqu'au cimetière de Mpanda, à une quinzaine de km au nord-ouest de la capitale burundaise, où ont été inhumées les victimes avec les honneurs militaires d'usage.

Des membres du gouvernement burundais, des représentants des partis politiques, ceux des corps diplomatiques et consulaires accrédités dans le pays, se sont également joints aux familles endeuillées pour accompagner dans leur dernière demeure les "vaillants soldats de la paix", comme les a présentés à la foule le ministre burundais de la Défense nationale et des Anciens combattants, le général major, Germain Niyoyankana.

Le représentant de l'Union africaine (UA) en Somalie, Nicolas Bwakira, a ensuite pris la parole à la fin de la cérémonie d'inhumation pour réconforter et consoler les familles éprouvées, le peuple burundais et le pouvoir de Bujumbura.

"Nous souffrons beaucoup mais nous devons être fiers du sacrifice de vos vaillants soldats morts pour la Somalie et l'Afrique tout entière. Le peuple somalien, dans sa grande majorité, est solidaire avec vous", a lancé M. Bwakira à l'assistance, la voix chargée d'émotion.

"Le groupe qui a commis l'attentat ne représenterait qu'une infime minorité dans un pays où la grande majorité du peuple somalien aspire à la paix", a-t- il poursuivi.

Le gouvernement somalien aurait, par ailleurs, donné des assurances que "le crime impardonnable ne restera pas impuni" et que "non seulement la Somalie voudrait que les soldats de l'AMISOM soient maintenus, mais qu'ils soient renforcés".

Un représentant des familles endeuillées, Bruno Bukuru, a également pris la parole pour rappeler l'UA et le gouvernement burundais à leurs obligations envers les veuves et les orphelins laissés par les disparus.

Le ministre burundais de la Défense nationale et des Anciens combattants a aussitôt invité les familles concernées à passer prendre possession des avoirs disponibles des disparus dès mercredi matin à l'état-major général de l'armée burundaise, tout en leur demandant, par contre, d'user de la patience en ce qui concerne l'indemnisation des victimes par l'UA, "qui risque de prendre un peu plus de temps".

On rappelle que le gouvernement burundais a décrété un deuil national de cinq jours au lendemain de l'attentat de Mogadiscio qui a, par ailleurs, fait une quinzaine de blessés graves parmi les militaires burundais de l'AMISOM.