Près de 45 millions de dollars du FIDA à l'agriculture burundaise
Economie

PANA, 21/03/2009

 Bujumbura, Burundi - Le Burundi va bénéficier d'un financement de près de 45 millions de dollars US du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) sur les huit prochaines années, a annoncé samedi, le ministre burundais de l'Agriculture et de l'Elevage, Ferdinand Nderagakura, de retour d'une mission de travail au siège central de l'organisme onusien, à Rome, en Italie.

M. Nderagakura, qui a indiqué que ce financement est destiné à la relance des activités dans 6 des 17 provinces du Burundi à vocation agro-pastorale, notamment Gitega, Karusi et Muramvya, dans le centre, ainsi que Kayanza, Cibitoke et Bubanza, plus au nord-ouest du pays, a précisé que les actions qui seront financées en priorité ont trait à la réhabilitation et à l'aménagement des marais, à la protection des bassins versants, au renforcement des capacités des centres de développement communautaires (CDC) ainsi qu'au traçage et à l'entretien des pistes rurales.

Le secteur de l'agriculture au Burundi occupe plus de 90% de la population et continue de souffrir des conséquences néfastes consécutives à la crise socio-politique qui a secoué le pays ces 15 dernières années.

Concernant les efforts locaux, l'Etat burundais a consacré cette année encore, moins de 5% de son budget général au secteur agro-pastoral.

Les spécialistes des questions agricoles au Burundi estiment néanmoins qu'il faudrait consacrer au moins 10% du budget national à ce secteur hautement stratégique pour en finir avec la dépendance vis-à-vis de l'extérieur et à l'insécurité alimentaire devenue chronique, sous les effets combinés de la guerre, des changements climatiques et de la paupérisation de larges couches de la population.

Les mêmes spécialistes reprochent à l'Etat burundais de délaisser l'irrigation dans un pays qui regorge pourtant d'eau et où l'agriculture pourrait facilement devenir le moteur de la croissance et de la lutte contre la pauvreté.

A titre indicatif, l'absence de méthodes novatrices fait que la production de riz n'est en moyenne que de 2,5 tonnes par hectare dans les vastes plaines et marais du Burundi.

Une exploitation plus rationnelle pourrait quadrupler le rendement encore faible de ce produit de large consommation et faire du Burundi l'un des greniers de la sous-région des Grands Lacs.

Le pays a également une bonne réputation pour son thé et café, mais dont les plantations vieillissantes ne permettent plus un rendement suffisant dans un pays qui tire pourtant l'essentiel des devises fortes de l'exportation des ces deux principales cultures industrielles.

Le coton, la canne à sucre, les tomates, le palmier à huile, la banane, la patate douce, le blé ou encore les fruits et légumes sont autant d'autres possibilités agricoles rentables et exportables, mais qui ne bénéficient pas encore d'assez d'investissements pour stimuler la croissance économique du pays.