Burundi : des centres de santé contre les grossesses non désirées
Santé

@rib News, 14/11/2013 – Source Xinhua

Le Burundi envisage d'implanter les centres de santé "Amis de jeunes" à travers tout le pays pour lutter contre les grossesses non désirées devenues préoccupantes, a annoncé jeudi à Bujumbura le Dr Gilbert Batungwanayo, du Programme Nationale de santé de la Reproduction (PNSR) du Burundi, au cours d'un atelier média.

L'objectif du PNSR, qui a placé parmi les priorités la santé sexuelle reproductive des jeunes, est d'atteindre au moins deux centres de santé "Amis de jeunes" par province du pays. Actuellement, le pays compte 20 centres de santé "Amis de jeunes" sur un total de plus 800 centres de santé du pays , a-t-il noté.

Cependant, a-t-il reconnu, ce genre d'établissement sanitaire requiert beaucoup de moyens.

Ces centres de santé doivent fonctionner 24 heures sur 24 heures, s'adapter aux besoins de jeunes, avoir les éléments qui attirent les jeunes comme les activités récréatives pour ne pas stigmatiser ceux qui vont solliciter des services en matière de santé et de reproduction.

Le PNSR compte également renforcer les capacités des prestataires de soins pour qu'ils puissent être à mesure de discuter de ces questions sexuelles qui sont du domaine du tabou dans la culture burundaise.

D'après les données recueillies par le cabinet civil de la pré sidence du Burundi de décembre 2012 à mars 2013, 28 cas d' avortement et d'infanticide ont été portés à la connaissance de la police burundaise.

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, 5,2% des jeunes filles de 12 à 18 ans ont un enfant, 28% des mineurs avec enfant ont entre 12 et 14 ans.

6 % des jeunes filles de 10 à 16 ans étaient mariées. Pour l' année scolaire 2011-2012, sur 6.120 élèves réintégrant au secondaire, 1.000 cas ont interrompu leur scolarité pour raison de grossesse.

Les facteurs favorisant cette situation sont notamment le problème de communication entre parents et enfants sur la santé sexuelle et reproductive, les tabous sur la sexualité, l' urbanisation, les technologies de l'information et de la communication, le relâchement éducatif par les parents, les projections des films pornographiques, les centres d'extraction de minerais et de pêche, les gares routières, la pauvreté.

Par ailleurs, le PNSR organise du 18 au 22 novembre prochain la semaine nationale de santé de la reproduction (SNASR) édition 2013 couplée à la campagne pour la réduction de la mortalité maternelle, a-t-il signalé.