Le Conseil des Barreaux de France apporte son soutien à Me Rufyikiri
Justice

@rib News, 19/11/2013 – Source Conseil National des Barreaux

 Dans le cadre de sa mission de défense de la défense, le Conseil national des barreaux a, lors de son assemblée générale du 15 novembre, apporté son soutien et déclaré sa solidarité à Maître Isidore RUFYIKIRI (photo), Bâtonnier du barreau du Burundi, menacé dans l’exercice de sa profession, en violation du principe d’indépendance de la profession d’avocat et des droits fondamentaux reconnus à toute personne dans un Etat de droit. Lire la suite ci-dessous

MOTION DU CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX

LES AUTORITES BURUNDAISES DOIVENT RESPECTER LA LIBERTE DE PAROLE ET D’EXERCICE DU BÂTONNIER DU BARREAU DU BURUNDI

Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale du Conseil National des Barreaux du 15 novembre 2013

Le Conseil national des barreaux, représentant la profession d’avocat, s’élève contre la demande de radiation de Maître Isidore RUFYIKIRI, Bâtonnier du barreau du Burundi, adressée par le Procureur général près la Cour d’appel de Bujumbura au conseil de l’ordre des avocats à la Cour d’appel de Bujumbura.

Cette demande de radiation intervient suite aux critiques formulées par le Bâtonnier Isidore RUFYIKIRI, au nom du barreau burundais, à l’encontre du gouvernement du Burundi lors d’une conférence de presse le 29 octobre 2013 portant sur le projet de révision de la Constitution du Burundi. A cette occasion, il a exprimé le mécontentement du barreau burundais face aux risques d’atteintes graves à l’Etat de droit que représente le projet de révision constitutionnelle en cours au Burundi.

Le Conseil national des barreaux rappelle fermement que les poursuites disciplinaires destinées à empêcher un avocat d’exercer sa profession ou sa mission de Bâtonnier en s’exprimant au nom et pour le compte des avocats qu’il représente sont contraires aux règles internationales relatives à l’exercice de la profession d’avocat ainsi qu’à la liberté d’expression dont jouit toute personne et, a fortiori, tout avocat.

Aucune poursuite disciplinaire, en l’espèce demandée par un Procureur général, ne saurait être exercée à l’encontre du Bâtonnier Isidore RUFYIKIRI afin de le faire taire, de l’empêcher d’exercer sa profession et sa fonction de Bâtonnier et d’intimider les avocats du Burundi.

Le Conseil national des barreaux déplore plus largement le contexte de harcèlement dans lequel évolue le barreau du Burundi, fortement marqué par la création d’un barreau parallèle près la Cour d’appel de Gitega par ordonnance ministérielle du 29 mars 2010, alors même qu’une telle création relève de la compétence exclusive de la loi et qu’elle porte atteinte à l’indépendance des avocats du Burundi.

Le Conseil national des barreaux exprime son soutien et sa solidarité au Bâtonnier Isidore RUFYIKIRI et au barreau du Burundi.

Il appelle les barreaux et les organisations internationales d’avocats à faire connaître publiquement leur soutien au Bâtonnier Isidore RUFYIKIRI et au barreau du Burundi.

Fait à Paris, le 15 novembre 2013