Affaire Bamvuginyumvira : le Parquet abandonne deux des trois charges
Justice

@rib News, 09/12/2013

 Deux accusations sur trois pesants contre l’ancien vice-président de la République Frédéric Bamvuginyumvira (photo) viennent d’être abandonnées par le Parquet de Bujumbura, après une longue journée d’audition, selon une source auprès du Parquet.

Alors qu’il était poursuivi pour "adultère", "refus d’ordre (rébellion) contre les corps de sécurité (police)" et "tentative de corruption", les deux premières charges ont été abandonnées, selon notre source.

Dans l’après midi de ce lundi, Frédéric Bamvuginyumvira était en train d’être entendu au Parquet de la Cour Anticorruption à Bujumbura, car qu’elle est la seule instance habilitée à suivre des dossiers en rapport avec les cas de corruption.

Bamvuginyumvira est accusé d’avoir tenté de donner une enveloppe de 200.000Fbu (soit 125$) aux policiers qui l’ont arrêté, dans la nuit de jeudi à vendredi dans la ville de Bujumbura.

Selon une source proche de sa famille, sa femme est venue le soutenir ce matin, malgré malgré qu'elle soit souffrante, ce qui explique l'abandon de la charge "adultère". Selon cette source, elle s'est montrée si déterminée à soutenir son mari, décourageant ainsi certains magistrats qui voulaient la convaincre de le trahir contre quelques billets.

La femme avec laquelle il a été arrêté semble être dépassée, mais Bamvuginyumvira est en forme, selon le constat sur place.

Les organisations de la société civile, les médias et même les membres des partis de l’opposition suivent, depuis ce matin, le déroulement des faits.

Selon son entourage, le vice-président du Frodebu, qui coordonnait les manifestations avortées de ce lundi, avait été arrêté jeudi la nuit, de retour d’une rencontre avec les jeunes des partis de l’opposition de l’Alliance des Démocrates pour le Changement ADC-Ikibiri. Cette réunion avait d’ailleurs été précédée une rencontre avec le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB).

De retour de cette réunion qui s’est tenue dans la soirée, Bamvuginyumvira est passé dans un hôpital de la capitale pour rendre visite à un ressortissant de la province de Muyinga, hospitalisé, sur demande de Mme Jacqueline, elle aussi militante du Frodebu (ancien chargé des finances) et originaire de Muyinga elle aussi.

C’est ainsi qu’ils ont été arrêtés par d’ailleurs des gens inconnus dont des agents de la Mairie de Bujumbura. Conduits d’abord à la Mairie, ils ont été photographiés, (pour trouver des preuves) puis conduits vers le Bureau Spécial de Recherche (BSR), où ils ont été détenus dans des conditions déplorables.

On apprend en outre que lors des démarche depuis ce weekend pour sa libération, le pouvoir exigeait le retrait de l'appel à manifester dans les rues contre le projet de loi sur la constitution.

Un des leaders de la Société civile burundaise avait déploré les conditions inhumaines dans lesquelles cet ancien vice-président de la République était. Sans moustiquaire, sans lit, sans eau, le vice-président du Frodebu venait de passer 3 jours sans prendre une douche. [JMM]