Uprona : Nditije réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ?
Opinion

@rib News, 30/01/2014

L’UPRONA au passé composé :

Charles Nditije dans les sentiers de Charles Mukasi

Par Hassan Ngendakumana

 Contrairement à ce que pensent ou disent certaines personnes ou médias, la décomposition de l’UPRONA n’est pas du tout à imputer au CNDD-FDD, mais plutôt à l’UPRONA lui-même. S’il est vrai que ce parti était au commencement le miroir de multiethnique, hélas, les choses ont changé, c’était le temps d’avant. Depuis l’assassinat de Rwagasore, son parti a basculé radicalement dans le sens contraire des aiguilles d’une montre qui montre le sens de l’unité nationale. Surtout, il faut remarquer que chaque fois que l’UPRONA est dirigé par un Hutu, il s’enfonce profondément et se rapproche davantage du cimetière. [Photo : Charles Nditije, président du parti Uprona]

Tenez, Nicolas Mayugi a tenté le coup pour que l’UPRONA gagne les élections de 1993, ça n’a pas marché, l’UPRONA a été largement battu et je pense qu’il ne s’est pas encore remis de cette défaite humiliante. Ensuite Charles Mukasi a pris la relève après l’assassinat du Président Ndadaye, il a tout fait pour s’opposer à tout processus de réconciliation et à toute tentative de négociations, ça n’a pas marché il a sombré le parti dans les chicanes et divisions en plusieurs morceaux jusqu’à maintenant.

Vient alors le superman Charles Nditije, qui veut coller les morceaux avec du ruban adhésif (rigolo non !!!). Mais tout est possible chez  Nditije, il suffit de lire le paragraphe du bouquin de Sylvestre Ntibantunganya intitulé « Une démocratie pour tous les Burundais » pour bien comprendre : « En 1973, à l’école normale de Rutovu, le  président Micombero venant de la chasse, aurait commencé à dire qu’il était le plus fort, que dans toute l’assemblée présente, personne ne pouvait lui tordre le bras…. Un élève du nom de Nditije Charles surnommé Tintin….s’est alors avancé vers Micombero qui lui présentait son bras…..l’élève l’a pris et a entamé les mouvements de bras de fer avec le président Micombero…. ».

Apres avoir lu ce paragraphe, l’on peut  se poser  la question « Tintin est-il courageux ou est-il suicidaire ? ». Ce qui est sûr, Nditije est fan du bras de fer verbal et politique. Mais alors, va-t-il réussir à mettre à genoux les gros poissons upronistes comme Rubuka, Sinunguruza,  Buyoya, Mabobori, Nduwimana, Habonimana, Ndikumana, Nganyirimana, Rukingama, Bararunyeretse, etc., pour satisfaire Tatien Sibomana, Ngayimpenda, Rutamucero, etc. ?

En tout état de cause, en maths on dit que l’image d’une combinaison linéaire est une combinaison linéaire des images. Un Hutu à la tète de l’Uprona fait tout son possible pour se faire aimé, pour se faire apprécié, il fait beaucoup d’effort pour être accepté, il parle trop et fort, il dérape et se place à l’extrémité ce qui devient nuisible et dangereux. Le premier, Mayugi s’est fait tué (d’après les ont dits), le second, Mukasi se blanchit la barbe et le cheveu à l’exile et l’actuel Nditije jusqu’où va-t-il ?

Quoiqu’il arrive, peu de gens peuvent pleurer la disparition de l’UPRONA et s’il advient qu’il s’efface, on pourra tout simplement conjuguer au passé composé : « Il a été une fois, deux fois, et trois fois, le parti UPRONA. Tugir’amahoro n’umugambwe w’abâsiganyé».

Par Hassan Ngendakumana