@rib News, 03/07/2015 – Source AFP Le président burundais Pierre Nkurunziza, candidat à un troisième mandat controversé mi-juillet, a tenu vendredi un nouveau meeting de campagne sous haute sécurité, dans un fief de l'opposition, ont rapporté des témoins. Ce meeting est un signe de plus de la volonté du pouvoir burundais de poursuivre coûte que coûte les élections générales qui ont débuté lundi avec des législatives et communales, en dépit d'une avalanche de critiques de la communauté internationale et d'un boycott de l'opposition. L'élection présidentielle est prévue le 15 juillet.
Le meeting de vendredi s'est déroulé à une quinzaine de km de la capitale Bujumbura, à Kabezi, dans la province de Bujumbura rural, fief du principal opposant politique de Pierre Nkurunziza, Agathon Rwasa. Selon des témoins, il a duré à peine 30 minutes devant quelques centaines de personnes. Signe de la tension extrême qui continue d'accompagner le processus électoral, pour protéger le chef de l'Etat, des snipers avaient été placés sur les toits des bâtiments alentour. Et Pierre Nkurunziza était entouré de nombreux policiers et militaires. Selon la radio nationale, il a promis à son auditoire de développer davantage leur province, l'une des plus délaissées d'un pays déjà parmi les plus pauvres de la planète. La région, escarpée et difficile d'accès, avait été dévastée par la longue guerre civile qui a ravagé le Burundi de 1993 à 2006 et fait quelque 300.000 morts. Le Burundi est secoué par une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à un troisième mandat jugé anticonstitutionnel et contraire à l'Accord d'Arusha qui avait permis de mettre un terme à cette guerre civile. Un mouvement de protestation populaire a été violemment réprimé par la police, et a donné lieu à des heurts meurtriers avec les jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD -- les Imbonerakure, une milice selon l'ONU. Plus de 70 personnes ont été tuées dans ces violences et plus de 140.000 Burundais ont fui ce climat délétère dans les pays voisins. |