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Hommage à l'Ambassadeur Howard Wolpe
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Docteur en Sciences politiques, Howard WOLPE possédait un vaste bagage en tant que professeur, auteur d’ouvrages sur l’Afrique, homme politique et ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique. Elu démocrate au Congrès américain, il y a siégé pendant 14 années avant d’être nommé par le Président CLINTON comme Envoyé spécial dans la région des Grands lacs. En cette qualité, il a suivi de près les négociations d’Arusha aboutissant à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Burundi du 28 août 2000. Par la suite, officiant pour le Centre Woodrow Wilson en tant que Directeur du Programme pour l’Afrique, il a poursuivi ses travaux au Burundi en dirigeant un projet de formation de leaders burundais, le Burundi Leadership Training Program (BLTP). Ce projet, auquel ont participé environ 200 cadres burundais, toutes formations confondues, confirmés et débutants, jeunes et anciens, hommes et femmes, civils et militaires, issus de différentes formations politiques ou sans « étiquette », vise principalement à « jeter les fondements d’une vraie réconciliation, d’une vision stratégique commune, d’une sécurité nationale et d’un renouveau économique durable » au Burundi. Howard WOLPE nous a fait l’honneur et le plaisir de participer, au mois de mars 2004, à notre rubrique l'Invité du mois et a ainsi répondu, à ce titre, aux questions de la Rédaction d’ARIB.INFO et à celles des internautes. Nous publions l’intégralité de ses réponses, riches en enseignement, et qui donne un aperçu sur la vison de Howard WOLPE pour l’Afrique en général, et le Burundi en particulier.
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Entretien exclusif de Howard Wolpe avec la Rédaction d’ARIB.INFO - Mars 2004 Dr WOLPE, avant d’aborder des questions plus générales, parlons tout d’abord de votre projet de formation de leaders en cours : 1. La Rédaction : Depuis un an vous dirigez le projet « Burundi Leadership Training Program » du Centre Woodrow Wilson. Pouvez-vous nous dire en quelques mots de quoi il s’agit ? Dr Howard WOLPE : Le Burundi Leadership Training Program (BLTP) a deux fins. La première est d’aider à construire un réseau socialement cohésif et durable de leaders burundais clés, de tous les secteurs de la société, qui auront les qualifications, la confiance mutuelle requise pour leur permettre de travailler efficacement ensemble, traversant toutes les lignes de division ethnique et politique, et de guider à la reconstruction du Burundi. La deuxième fin est d'harmoniser des projets concrets qui feront avancer le redressement de l’économie au Burundi. |
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L'invité du mois de mars 2004 face à vous Traduction : Nicole Rumeau et Talal Ouazzani du Woodrow Wilson International Center for Scholars 1. Question de John BINAGANA : Les Etats-Unis ont mis pied politiquement, militairement et économiquement dans l’Ouganda de Yoweri K. MUSEVENI. Ils y soutiennent à bout de bras un régime à parti unique, auquel ils attribuent un régulier satisfecit pour être un élève modèle des institutions de Bretton Woods, alors même que l’on sait que ce pays figure parmi les pays les plus militarisés d’Afrique et où les droits de l’homme sont systématiquement bafoués. De ce fait, il est évident, du moins pour une certaine opinion burundaise et internationale, que les USA ont joué un rôle important dans la guerre que les armées tutsi du Burundi, du Rwanda et de l'Ouganda ont portée contre le Zaïre d’alors et le Congo d’aujourd'hui. Pouvez-vous démentir cela et soutenir la prétention des Etats-Unis de donner des leçons de démocratie dans cette partie du monde, comme ailleurs, en Amérique latine ou en Irak, où l’interventionnisme militaire américain semble contribuer à un déchirement de plus en plus profond de la société irakienne selon des clivages religieux et ethniques ? Dr Howard WOLPE : Je ne peux pas parler, ni ne parle au nom de l’administration américaine actuelle. Cependant je peux affirmer, sans équivoque, que pendant ma mission en tant qu’envoyé spécial dans la région des Grands Lacs, durant l’administration de Clinton, les Etats-Unis n’ont, en aucune manière, appuyé l’intervention militaire d’aucune nation dans la République démocratique du Congo. Mon rôle en tant qu’envoyé spécial était d'assister les Etats de la région à trouver leur chemin vers la paix – tant au Burundi, qu’en RDC. Nous avons affirmé à plusieurs reprises comme objectif des Etats-Unis la restauration de la souveraineté totale en République Démocratique du Congo, le retrait de toutes les forces étrangères de la RDC, ainsi que l’établissement d’un gouvernement de transition entièrement inclusif qui permettrait à la RDC de reconstituer son système politique national. Nous avons aussi noté qu’une paix régionale durable exigeait de mettre fin à la pratique de groupes rebelles utilisant la RDC comme base pour attaquer des pays voisins. Les Etats-Unis ont soutenu l’accord de paix de Lusaka qui, selon nous, a fourni un cadre cohérent pour adresser les causes internes et externes de la crise des Grands Lacs. |
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