@rib News, 07/10/2014

● Justice

- Les juges ont remis officiellement leurs tuages pour l’exercice 2014-2015 ce mardi matin à Kigobe. Les cérémonies avaient vu la participation du ministre de la Justice, des différentes instances judicaires du Burundi, les nouveaux magistrats qui viennent d’être recrutés sur concours, les différents corps diplomatiques et consulaires accrédités à Bujumbura, le président de la Cour suprême du Burundi, le Procureur général de la République et étaient rehaussé de la présence du chef de l’Etat.

Dans leurs allocutions, le Procureur général de la République et le président de la Cour suprême ont tenu à remercier tous ceux qui se sont donnés pour que le pas franchi par la justice soit tel qu’il est aujourd’hui. Ils ont affirmé que le rendement est passé de moins d’un dossier clôturé par mois et par magistrat en 2011 à plus de 6 dossiers en 2014. Ils ont salué cette avancé et ajouté que cela est dû en grande partie aux efforts déployés par les juges et les partenaires de ce ministère. Ils ont aussi salué le recrutement par concours des 66 magistrats lequel recrutement a été appuyé par la Belgique via la Coopération Technique Belge (CTB).

De sa côte, le président de la République a également salué cette avancée et fait savoir que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour soutenir de tels efforts. Les cérémonies se sont clôturées par la prestation de serment à titre symbolique de quelques nouveaux magistrats. [rtnb/isanganiro/rtr/bonesha/rpa]

- A cette même occasion, le syndicat SYMABU trouve que l’indépendance de la magistrature a été fragilisée lors de cette année judiciaire qui vient de s’écouler. Le président de ce syndicat estime que des obstacles à cette indépendance se sont faits remarqués. Jean Pierre Munyembari demande plus de transparence dans la gestion de la carrière des magistrats. En effet, il trouve que les promotions se font sur des critères subjectifs et qu’il y a eu une rupture de dialogue entre l’employeur et les employés. Il demande que les conclusions des états généraux de la justice tenus à Gitega l’année dernière soient mises en application pour le bien être de la justice. Il espère tout de même que la situation va changer lors de cette année judiciaire qui commence. [rpa/isanganiro/rpa]

● Sécurité

- Des personnes armées de fusils ont attaqué une position militaire à la 3ème transversale de la commune Gihanga en province Bubanza le soir de ce dimanche. Selon la population sur place, il était vers 17h30 quand une vingtaine d’hommes en armes ont attaqué cette position alors que la population vaquait à ses activités quotidiennes dont le marché de Kagwema. Lors de cette attaque, une personne tenant le marché à ce même lieu a été blessée, un des assaillants a été tué alors qu’un autre a été capturé vivant selon des sources policières.

Celui qui a été tué portait des habits militaires usés et des bottines en plastique. Le lieu où il a été tué était couvert de sang mais, il avait été déplacé jusque près de cette position militaire attaquée. Ajoutons qu’en se repliant vers la RDC d’où ils étaient venus, ces hommes en armes ont blessé trois vaches dans la réserve naturelle de la Rukoko.

Le porte-parole de l’armée burundaise fait savoir qu’il s’agit des hommes armés qui sont tombés dans une embuscade des militaires burundais. Le Colonel Gaspard Baratuza ajoute également que même s’il ne connaît pas l’identité de ces personnes, ce ne sont pas des rebelles tout en ajoutant que la sécurité est bonne. [isanganiro/rpa/bonesha/rtnb/rtr]

- Le commissaire de la police dans la province de Bubanza remercie toute personne qui a aidé pour que cette bande armée qui a attaqué cette position militaire ne puisse pas arriver au but qu’elle s’était fixées. Rémegie Nzeyimana trouve qu’il s’agit d’une consécration d’une bonne collaboration entre les instances chargées du maintien de la paix et la population. Il demande tout de même à la population de rester vigilante et de pointer du doigt toute personne détentrice d’arme et met en garde celui qui tentera de perturber la paix et la sécurité des la population qu’il sera combattu avec la plus grande énergie. [bonesha]

- Suite à cette attaque, certaines sources font savoir qu’il s’agit des Imbonerakure en exercice militaires qui ont mené cette attaque. Ces sources se fondent sur le fait que celui a été capturé serait le cousin du gouverneur de la province de Bubanza et qui serait lui aussi dans les camps d’entraînement en RD Congo. Ces sources renchérissent en faisant savoir que les autorités administratives et policières de la province Bubanza ne veulent pas se prononcer clairement sur celui qui a été capturé. [rpa]

- De sa part, la branche armée du FNL revendique cette attaque. Son porte-parole fait savoir qu’ils ont attaqué des militaires sur la position de Mugaragara dans la commune de Gihanga mais qu’ils n’ont rien fait aux populations de la localité. Jean Félix Ntahomvukiye ajoute aussi qu’aucun de leurs militaires n’a été ni blessé, ni capturé. Il précise également que leurs militaires sont cantonnés dans cette réserve de la Rukoko et non en RD Congo comme certains le pensent. [rpa/bonesha/isanganiro]

- Les organisations de défense des droits de l’Homme dans la région de l’Est du Congo viennent d’adresser une correspondance au secrétaire général des Nations Unies pour lui demander d’engager des enquêtes sur la présence des soldats burundais dans cette partie du territoire congolais. Selon cette lettre, ces organisations s’inquiètent du fait que ces militaires sont présents à cet endroit et que les autorités tant congolaises que burundaises ne veulent pas fournir les raisons de cette présence. Elles constatent que des violations graves des droits de l’homme sont enregistrées et qu’aucune suite n’y est réservée. Elles demandent au gouvernement de Bujumbura le retrait de ces militaires et au gouvernement congolais des explications quant à cette présence. Mais, selon des sources en provenance de l’Est du Congo, les militaires burundais en poste en RD Congo auraient commencé à se retirer la nuit de ce lundi à mardi. [isanganiro]

● Politique

- Ouverture ce lundi après midi de la session parlementaire d’octobre au Sénat et à l’Assemblée nationale. Les deux chambres ont affirmé que le gouvernement va leur envoyer presqu’une vingtaine de projets de loi à analyser y compris celui relatif au budget de 2015-2017. Le président du Sénat a estimé que la paix et la sécurité sont assurées et a déploré le fait que certaines personnes veulent prendre à la légère les acquis de la démocratie. Gabriel Ntisezerana s’est pourtant réjouit du fait que la population est vigilante et qu’elle est résolue à ne pas laisser tomber les acquis déjà reçus en matière de démocratie. Quant au président de l’Assemblée nationale, il a ajouté que le Parlement soutient l’initiative du gouvernement d’inviter des observateurs étrangers pour qu’ils viennent dans les délais pour superviser les élections. [rtnb/bonesha/rpa/isanganiro/rtr]

- Le parti Frodebu-Nyakuri demande à tous les partis politiques de former des coalitions qui pourront faire figure contre le parti CNDD-FDD lors des élections de 2015. Selon le président de ce parti, la réunification des partis politiques, à commencer par le parti de Melchior Ndadaye, ainsi qu’un jeu des alliances est une condition sine qua none pour vaincre le parti au pouvoir. Le Docteur Jean Minani trouve tout de même que les organes issus des élections de 2010 sont à l’origine des problèmes économiques puisque la plupart de ces organes sont corrompus et détournent des deniers publics. Il a déclaré cela ce dimanche au chef lieu de la province de Kayanza où étaient réunis les membres du parti Frodebu Nyakuri de cette province et les partisans de l’ancien président Domitien Ndayizeye récemment chassé du parti Sahwanya-Frodebu. [bonesha/rpa/rtr/isanganiro]

- L’aile du parti Uprona dirigée par le député Charles Nditije continue de dénoncer la mise en place des Commissions Electorales Provinciales Indépendantes (CEPI). Le député Charles Nditije estime que la Constitution et la loi électorales ont été violées puisque le parti au pouvoir le CNDD-FDD y est seul représenté à plus de 90%. Il trouve incompréhensible le fait que la CENI n’ait pas consulté les acteurs politiques alors qu’elle s’y était engagée dans différentes réunions tenues à ce propos. Il demande à toute la population burundaise de se tenir debout pour défendre le pays contre l’impérialisme de certains dirigeants. [bonesha]

- Le syndicat SYMABU affirme que la Constitution aurait été violée si, selon ce que disent certains parmi les magistrats ayant été nommés dans les CEPI, il y en a dont les noms ont été fournis par le parti au pouvoir. Selon le président de ce syndicat, il n’est pas autorisé à un magistrat d’appartenir publiquement à des partis politiques. Jean Pierre Munyembari estime pourtant que s’ils ont été choisis à titre personnel ou dans un cadre apolitique, cela n’est pas critiquable puisque cela rentre dans l’exercice de la mission de servir qui incombe au magistrat. Il demande ainsi, si nécessaire, de revoir les choix et d’opérer celui qui ne cause aucun malentendu. [rpa/bonesha/isanganiro]

● Gouvernance

La PARCEM demande que les contrats entre le gouvernement du Burundi et la société Burundi Musongati Mining (BMM) soient rendus publics. Le président de cette association estime que même les CV des propriétaires de cette société devraient être rendus publics. Faustin  Ndikumana trouve aussi que les clauses de ces contrats doivent être connues afin que la population sache bien ce que le pays va tirer de cette exploitation. Selon lui, cela permettra d’éviter que des personnes non compétentes viennent exploiter nos richesses alors que la pays n’en profitera pas. Il trouve aussi que les contrats doivent être équilibrés et qu’il devrait y avoir un compte qui gère les fonds en provenance de ces mines étant donné que de tels domaines sont rarement gérés dans la transparence suite aux spéculations qui peuvent avoir sur ces fonds. Il demande ainsi au gouvernement de Bujumbura d’éviter ce qui est arrivé au Niger ou en RD Congo où des sociétés ont été autorisées de travailler mais qu’elles n’ont pas pu verser de l’argent dans les caisses de l’Etat suite à des contrats secrets qu’elles ont conclues avec certains dirigeants. [rpa/bonesha/isanganiro]

● Education

- Les étudiants des universités tant publiques que privées ont décidé de continuer leur mouvement de grève qu’ils ont entamé jeudi de la semaine dernière. Ils trouvent que le ministre de l’Enseignement supérieure et de la Recherche scientifique a pris à la légère leurs revendications. Le Centre de Recherche et Développement de le Jeunesse (CREDEJ) trouve de son côté que le président de la République devrait lui même prendre cette question en main. Le vice-président de ce centre trouve que la question du diplôme de baccalauréat est très sensible puisqu’il s’agit d’une réforme qui a été introduite sans être bien expliquée aux concernés. Félix Ndacayisaba trouve lui aussi que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique prend à la légère cette question alors qu’elle concerne la plupart des jeunes de ce pays. Il demande ainsi au président de se lever comme il l’a fait pour la question de la bourse, il y a quelques temps. [bonesha]