APA, 08-10-2014 Uhuru Kenyatta a consulté ses pairs de la région et Barack Obama avant se rendre à La Haye (média) Arusha (Tanzanie) - Le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, qui est arrivé mardi à La Haye, aux Pays-Bas, où il doit comparaître ce mercredi devant une chambre de la Cour pénale internationale (CPI) a pris le soin de consulter préalablement ses pairs de la région ainsi que le chef de la Maison Blanche, Barack Obama, rapporte The Star, l’un des principaux journaux kényans. Elu en mars 2013, Uhuru, fils de Jomo Kenyatta, le premier président du Kenya, est poursuivi pour crimes contre l'humanité commis dans son pays lors des violences ayant suivi les élections générales de fin 2007.
L'ouverture de son procès a été reportée plusieurs fois en raison notamment du revirement de témoins potentiels de l'accusation. Les juges de la CPI ont ordonné que le chef de l'Etat soit présent en personne à une conférence de mise état ce mercredi, destinée à faire le point sur l'état d'avancement de la procédure. "Le président Uhuru Kenyatta a consulté le président des Etats-Unis Barack Obama et des dirigeants régionaux avant de prendre sa décision historique de déléguer ses pouvoirs à son vice-président William Ruto, le temps qu'il participera à la conférence de mise en état à La Haye", écrit The Star. "Le chef de l'Etat a également eu de longs entretiens avec les présidents Yoweri Museveni de l'Ouganda, Paul Kagame du Rwanda, Jakaya Kikwete de la Tanzanie, Pierre Nkurunziza du Burundi et Jacob Zuma de l'Afrique du Sud", poursuit le journal kényan, citant une source à la présidence. “Ce que le président a dit ou fait avait été bien préparé, c'est le résultat d'une réflexion méticuleuse et d'intenses discussions avec différents acteurs”, ajoute la source à la présidence. L'accusé a quitté Nairobi mardi à bord d'un vol régulier de Kenya Airways, en compagnie de son épouse et d'un de ses enfants. Uhuru Kenyatta, qui n'a fait aucune déclaration avant son embarquement, a payé le voyage de sa poche, selon une source à la présidence. La veille, devant une séance extraordinaire de l'Assemblée nationale et du Sénat réunis, Kenyatta avait annoncé sa décision de répondre à la citation à comparaître. Il avait, dans la foulée, précisé que ses pouvoirs seraient délégués, le temps de son séjour à La Haye, au vice-président William Ruto, également poursuivi par la CPI. Pour la plupart des éditorialistes kényans, le président Kenyatta à qui ses homologues africains avaient conseillé depuis longtemps de ne pas se présenter devant la justice internationale, a fait un choix sage. Il va être le premier chef d'Etat en exercice à comparaître devant cette cour internationale souvent accusée d'être un instrument du néocolonialisme occidental. |