APA, 12-10-2014 Arusha (Tanzanie) - Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), chargé de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide des Tutsis, célèbrera son vingtième anniversaire le 8 novembre après avoir terminé l’essentiel de son travail Le TPIR a été créé par la résolution 955 du Conseil de sécurité de l’ONU du 8 novembre 1994. Les cérémonies marquant le vingtième anniversaire se dérouleront au siège du Tribunal à Arusha, en Tanzanie, annonce le TPIR sur son site internet.
Deux grands événements précéderont l’anniversaire : un colloque des procureurs des tribunaux internationaux qui se déroulera les 4 et 5 novembre et un symposium sur l’héritage du TPIR, les 6 et 7 novembre. Le symposium "a pour ambition de donner l’occasion aux experts de réfléchir sur la contribution du TPIR au développement du droit international humanitaire, l’administration de la justice et la promotion de la primauté du droit, en particulier dans la région des Grands lacs", indique le tribunal dans un communiqué publié sur son site internet. Depuis le début des procès en 1997, le Tribunal a jugé 75 personnes dont 61 ont été condamnées pour leur rôle dans le génocide. Parmi elles, figurent d’ancien Premier ministre Jean Kambanda, d’autres membres de son gouvernement, des officiers supérieurs de l’ancienne armée, de grands hommes d’affaires et des hommes d’église. Ce groupe comprend un seul non–Rwandais, l’Italo-Belge Georges Ruggiu qui était animateur à la tristement célèbre Radio-télévision libre des mille collines (RTLM) qui distillait des messages de haine contre les Tutsis. Par ailleurs, une seule femme a été mise en accusation par le TPIR, à savoir l’ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine Pauline Nyiramasuhuko. Quatorze anciennes personnalités parmi lesquelles d’anciens ministres et des officiers supérieurs ont été acquittés. La plupart de ces acquittés éprouvent cependant des difficultés à trouver des pays d’accueil. Le TPIR, qui doit fermer ses portes à la fin de l’année, recherche encore neuf accusés, dont le plus connu est richissime homme d’affaires Félicien Kabuga présenté comme l’argentier du génocide. Deux dossiers ont été confiés à la justice française tandis que les dossiers impliquant six autres accusés ont été renvoyés devant la justice rwandaise. Les travaux qui ne seront pas terminés au 31 décembre prochain, date fixée pour la fermeture du Tribunal, passeront sous la compétence du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), une structure résiduelle de moindre taille créé par l’ONU. |