PANA, 07 décembre 2014 Les Evêques appellent au dialogue les acteurs politiques qui se chicanent pour les élections de 2015 au Burundi Bujumbura, Burundi - Les fidèles avaient moins l’Evangile du jour dans leurs conversations, à la sortie de la messe de dimanche, qu’une déclaration sans détour du Conseil des Evêques catholiques du Burundi qui a été lue depuis la Cathédrale Régina Mundi, dans la capitale burundaise, pour dénoncer un climat préélectoral tendu par la faute des différentes parties prenantes aux prochaines élections générales de 2015, qui ne mettent en avant que leurs propres intérêts.
La puissante et influente Eglise catholique a le privilège de diffuser intégralement les messes dominicales en direct à la radio nationale du Burundi entre 10 heures et 12 heures, ce qui fait que sa déclaration a eu un retentissement au-delà de la capitale du pays. La déclaration s’inquiète, notamment, d’un regain d'insécurité à l’approche des élections de 2015 et interpelle à ce niveau, le gouvernement dont c’est le rôle premier de garantir la paix et la sécurité des personnes et des biens en tout lieu et temps. L’insécurité la plus préoccupante à laquelle fait allusion la déclaration des prélats catholiques du Burundi a été alimentée ces derniers temps par des hommes armés de machettes et habillés en longues vestes noires qui sont apparus subitement dans les villes et villages du pays pour voler et tuer, sans que l’on s’accorde à ce jour dans l’opinion des décideurs et de simples citoyens sur leurs objectifs réels et les commanditaires. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) en a également eu pour son grade et doit observer une neutralité sans faille. La CENI est surtout sur la sellette dans les milieux de l’opposition pour n’avoir pas à ce jour pris des mesures radicales visant à décourager des irrégularités dans les opérations d’inscription au rôle de candidat-électeur, parfois par un double enrôlement, quand ce n’est pas avec des cartes nationales d’identité falsifiées et multiples. Les partis politiques, quant à eux, doivent cesser d’instrumentaliser les jeunes militants pour mettre plutôt en avant le combat des projets et programmes de société, ont encore conseillé sur un ton ferme les prélats catholiques du Burundi. Les citoyens ont été également invités à se faire enrôler massivement pour répondre aux différents rendez-vous électoraux de 2015. Le climat délétère post-électoral est généralement cité parmi les facteurs qui ont jusque-là démotivé les citoyens à aller se faire enrôler. Les deux semaines règlementaires prennent fin officiellement ce dimanche sur un bilan d’un peu plus de la moitié des 4,2 millions de Burundais pressentis avoir l’âge de voter en 2015. La CENI a concédé une semaine de plus et les opérations d’enrôlement iront encore jusqu’au 12 décembre prochain, alors qu’elles avaient été initialement programmées pour commencer le 24 novembre pour prendre fin le 7 décembre 2014. Une partie de l’opposition a déjà consommé le divorce avec la CENI par l’annonce de son retrait des différentes Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI) et les Commissions électorales communales indépendantes (CECI) pour protester contre les "irrégularités impunies" aux enrôlements. |