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@rib News, 12/01/2015  Père JOSEPH DE CILLIA dit « BUYENGERO » nous a quittés, que Dieu ait son âme. Par Antoine Habonimana En date du 4 janvier 2015, nous avons appris la nouvelle déconcertante de la mort de PERE DE CILLIA, curé de la paroisse de KAMENGE, survenue à l’hôpital de PARMA en Italie. De l’avis de toutes les personnes qui avaient eu l’opportunité de le connaître de près ou de loin, le Burundi et la communauté des Pères Xavériens viennent de perdre un missionnaire zélé, persévérant et un travailleur chevronné au service du développement intégral. Je me propose de partager avec tous, la réflexion que j’ai pu livrer à l’occasion des cérémonies funèbres de cet homme de Dieu, qui ont eu lieu jeudi 8 janvier 2015 à Plasencis, sa ville natale.
J’étais encore adolescent quand j’ai connu pour la première fois Père JOSEPH DE CILLIA dans les années 1970. Il faisait partie d’une équipe de jeunes prêtres italiens Xavériens récemment arrivés au Burundi. En plus de sa première mission d’évangélisateur, il s’est d’emblée mis en évidence par son ambition de bâtisseur de la paix, un ami des laissés-pour-compte, atout indispensable en ce moment où la situation sociale était déjà envenimée par les échauffourées entre hutu et tutsi. En effet, dès les premiers instants, Père DE CILLIA (PATIRI YOZEFU) s’est démarqué par sa détermination à inculquer dans chacun l’esprit de fraternité, l’amour du prochain en parfaite symbiose avec l’Evangile, compte tenu du contexte socio-économique qui prévalait dans le pays. En témoignent les innombrables œuvres et infrastructures (églises, Hôpitaux, écoles, routes, adductions d’eau…) sur toute l’étendue du territoire national, qui y sont érigées de sa propre initiative. Très estimé par ses supérieurs, il se voit confier la coordination de certaines paroisses telles que Rumonge, Murago, Rumeza et il s’en tire avec brio. Très aimé de ses paroissiens, il mobilise les foules autour de lui surtout dans la catégorie des jeunes. Un surnom ne tarde pas de lui être affectueusement attribué : BUYENGERO, du nom d’une paroisse dont l’édification dès la pose de la première pierre, e la supervision lui avaient été confiées. Un pasteur hors du commun et un travailleur infatigable. Peut-on parler de Père DE CILLIA en laissant de côté sa ténacité sur certains principes fondamentaux de la réalité quotidienne comme l’amélioration des conditions de la vie de la population en général, le respect des droits au développement, sa préoccupation à la promotion de la condition humaine et l’instruction? Une telle prise de position a joué un rôle de premier plan dans un pays mortifié par la guerre civile, conséquence néfaste d’une haine fratricide enracinée entre frères en Christ, pendant que bon nombre de mal intentionnés continuaient à souffler sur les braises. Certains de ces manipulateurs invétérés ne cessaient pas d’afficher devant lui leur arrogance, se ventant de leur force de nuisance dans la destruction des infrastructures portant sa signature. Et lui répliquait sans sourciller en leur signifiant sa détermination à redoubler d’effort dans la reconstruction. Il était toujours prêt à affronter les obstacles les plus périlleux pour essayer d’arracher les victimes sans défense tant que faire se pouvait, des affres de la persécution. Lorsque, en 1996, profitant d’une pause entre un de ses multiples chantiers et un autre, je lui demande s’il ne peut pas me prêter main forte dans mon projet d’échapper au carnage, il n’hésite pas une seconde et c’est grâce à son intervention que ma famille et moi pourrons quitter le pays mis à feu et à sang. Il faudrait des journées entières, des montagnes de fascicules pour pouvoir décrire de manière exhaustive la portée réelle du sacrifice endossé par Père DE CILLIA et mis au bénéfice de la communauté burundaise dans sa globalité. Je n’ai pas l‘ombre d’un doute qu’à cet instant où nous sommes rassemblés ici pour rendre nos derniers hommages à ce vaillant et illustre pasteur, nous formons un corps unique dans la prière avec les dizaines de milliers de ses paroissiens de KAMENGE et de l’intérieur du pays. Je me joins à toute cette masse de la communauté burundaise, pour exprimer en ces moments difficiles, nos condoléances et notre attachement à la famille de PERE JOSEPH DE CILLIA et à celle de tous les Pères Xavériens. Que la terre lui soit légère et que l’Eternel lui prédispose une place de choix au milieu de ses anges. ANTOINE HABONIMANA, Udine le 8 janvier 2015. |
