PANA, 16 janvier 2015

Un "rassemblement national pour le changement" à la veille des élections au Burundi

Bujumbura, Burundi - Un "rassemblement national pour le changement" (Rnc) a été proclamé vendredi par neuf leaders politiques de l’opposition qui veulent ainsi aller en force aux élections générales des prochains mois avec une plate-forme politique et des listes communes de candidats, ont annoncé les concernés.

Le rassemblement compte en son sein des formations politiques connues comme les Forces nationales de Libération (Fnl, une ancienne rébellion armée et actuelle principale force politique de l’opposition), la frange majoritaire de l’Unité pour le Progrès national (Uprona, ancien parti unique) ainsi que le Front pour la Démocratie au Burundi (Frodebu-Nyakuri, opposition parlementaire).

Les autres composantes du rassemblement étaient devenues moins actives sur le terrain politique et semblent avoir été réveillées par les nouvelles perspectives électorales pour se positionner dans un paysage politique qui compte encore trois autres alliances de taille.

Le leader historique des Fnl, Agathon Rwasa, en même temps candidat potentiel du rassemblement à la présidentielle de cette année, a déclaré que la plate-forme commune aux neuf partis membres allait suivre, de même que la publication des listes communes aux élections communales, législatives, sénatoriales et à d’autres échelons à la base.

Pour le moment, seul le mouvement pour la solidarité et la démocratie (Msd, opposition) a déjà rendu public le nom de son leader, Alexis Sinduhije, comme candidat de ce parti de l’opposition à l’élection présidentielle de juin 2015.

Le conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (Cndd-Fdd, parti au pouvoir), de son côté, entretenait, vendredi encore, le suspens sur son candidat à la présidentielle des mois prochains.

Le porte-parole du Cndd-Fdd, Onésime Nduwimana, a renvoyé à un congrès extraordinaire des prochains jours pour savoir si le président sortant, Pierre Nkurunziza, est éligible à un nouveau mandat, après 10 ans passés aux affaires de l'Etat et des doutes dans l'opinion sur son éligibilité, y compris dans son propre camp.

M. Nduwimana réagissait à une récente sortie médiatique d’un cadre influent et ancien sénateur du Cndd-Fdd, Richard Nimbesha, qui prenait position en faveur d’un candidat autre que Pierre Nkurunziza, à la prochaine présidentielle.

L’alliance démocratique pour le changement (Adc, une dizaine de partis politiques de l’opposition) reste le plus ancien rassemblement qui était né de la contestation des précédentes élections de 2010 par l’opposition.

La Coalition des partis politiques pour une opposition participative (Copa), quant à elle, est réputée proche de la mouvance présidentielle depuis sa récente création, également en prélude aux élections générales des prochains mois dans un pays qui compte officiellement 45 partis politiques agréés, mais pas autant de projets de société différents, aime-t-on à dire dans les milieux politiques avisés à Bujumbura.