PANA, 25 janvier 2015

Une compagnie vietnamienne du mobile combattue pour faire courir le "risque de cancer" au Burundi

Bujumbura, Burundi - La dernière compagnie étrangère à recevoir une licence d’exploitation des services de la téléphonie mobile au Burundi "Viettel" (d’origine vietnamienne) a essuyé samedi encore, une marche-manifestation contre l’implantation d'antennes géantes de retransmission du signal dans des quartiers résidentiels du nord de Bujumbura.

Les populations de ces quartiers de la capitale burundaise développent l'argument selon lequel elles ne veulent pas se rendre coupables de radiations d’origine électromagnétiques porteuses de risques de cancer, des "effets secondaires" liés aux Technologies de l’information et de la communication (TIC).

L’agence de régulation et de contrôle des télécommunications (ARCT, gouvernementale), à l’origine de l’agrément des compagnies du mobile, ne trouve pour le moment, pas à redire ou à arbitrer entre des populations déchainées des différents quartiers de la ville de Bujumbura et les maîtres d’ouvrage asiatiques qui encadrent la main-d’œuvre locale sur le terrain.

Le Burundi est devenu un vaste parc d’antennes rayonnantes, la nuit tombée, de plusieurs compagnies de téléphonie mobile et c’est la dernière venue qui concentre le plus de colère populaire.

Et pour cause. "Avant, on ne savait pas à quoi on était exposé, maintenant qu’on le sait, il n’est pas question d’en rajouter aux craintes réelles d’irradiation par des effets électromagnétiques", a élevé la voix au-dessus des autres manifestants déterminés, une résidente de Ngagara, un des quartiers de Bujumbura qui regorgent de citoyens éclairés sur le plan intellectuel.

La compagnie vietnamienne a encore dégradé le climat social, malgré elle, dans les quartiers où ceux qui succombent à l’appât du gain par des avances consistantes en argent, parfois six ans de location de terrain, pour héberger les géantes antennes de la discorde, deviennent des traîtres et des parias dans leur milieu.