PANA, 24 février 2015 Bujumbura, Burundi - Le Sénat burundais a approuvé, mardi, la proposition de nomination d’un nouveau directeur général du puissant Service national des renseignements (Snr), le général de Brigade Etienne Ntakirutimana, au lendemain du limogeage, par décret présidentiel, de son prédécesseur, le général-major Godefroid Niyombare, pour des raisons qui n’ont pas été officiellement précisées, apprend-on de source parlementaire à Bujumbura. Le nouveau garant de la sécurité intérieure et extérieure du pays était récemment encore en charge de la logistique à l’état-major général de la Force de défense nationale et des anciens combattants.
Les éléments biographiques officiels indiquent encore qu’il est issu de l’ancienne principale rébellion armée du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (Cndd-Fdd, actuellement au pouvoir). C’est le troisième changement à avoir été opéré à la tête de ce service spécial qui est directement rattaché la Présidence de la République depuis le mois de décembre 2014. L’ancien général de l’armée et « homme de poigne », Adolphe Nshimirimana, avait perdu le poste pour celui de conseiller au mois de décembre dernier après neuf ans de présence continue à tête du Snr. Son remplacement est intervenu dans un contexte sécuritaire tendu par des informations sur la présence présumée de jeunes affiliés au parti au pouvoir en République démocratique du Congo pour des entraînements paramilitaires, avec la logistique et l’encadrement des agents du Snr pour un objectif inconnu, ce que les gouvernements de Kinshasa et de Bujumbura n’ont cessé de démentir. Le général Godefroid Niyombare, quant à lui, ne sera resté en fonction que trois mois. Il a été limogé dans la foulée de la fuite, dans les médias, d’une note confidentielle du Snr sur les oppositions internes et externes à prendre au sérieux contre un troisième mandat du chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, lors de la présidentielle de juin prochain. Des organisations de la Société civile locale ont également lancé une "campagne contre un troisième mandat", pour le moment supposé, assortie de menaces de descendre dans la rue, si le président Nkurunziza venait à vouloir se succéder à lui-même. |