APA, 05-03-2015 Bujumbura (Burundi) - Le secteur public et privé est paralysé ce jeudi au Burundi par une grève déclenchée à l’appel des organisations de la société civile engagées dans la "campagne contre la vie chère", de la Confédération nationale des syndicats du Burundi (COSYBU) et des syndicats non confédérés. Ils exigent la suppression de la nouvelle taxe de 42 FBU par minute instaurée depuis le début de cette année sur les appels téléphoniques locaux, ainsi que l’ajustement du prix du carburant à la pompe pour qu’il soit de 1700 FBU le litre, au vu de la baisse du prix du baril sur le marché international.
La demande lancée à la population de rester à la maison et de boycotter le travail a été largement suivie. Ainsi, contrairement aux embouteillages que l’on observait chaque matin, la circulation est fluide. Et pour cause, les transporteurs ont répondu largement au mouvement bien que leur association (ATRABU) leur avait demandé mercredi de ne pas participer à la grève. La population a également suivi le mouvement, le peu de gens qui se rendent au travail trouvent difficilement un moyen de transport. Dans le centre-ville très peu de magasins ont ouvert leurs portes de même les marchés des quartiers Buyenzi (Centre ville) où très peu de commerçants ont déballé leurs marchandises. Les banques sont ouvertes mais dans les bureaux on y voit que quelques fonctionnaires. Le président de la COSYBU, Tharcisse Gahungu, a dénoncé le fait que quand le prix du baril chute c’est le gouvernement qui en profite le premier, suivi des importateurs. Il a reconnu que les prix ont été baissés deux fois depuis le début de l’année mais à ses yeux cela ne suffit pas, vu l’ampleur de la chute des prix sur le marché international. Au départ, le prix de l’essence était à 2360 FBU, actuellement il est fixé à 1880 FBU, au lieu de 1700 FBU, selon les revendications des grévistes. Le prix de l’essence à importation était à 1592 FBU avant les deux premières baisses de prix, actuellement il est à 1050 FBU. Quant à la taxe instaurée sur la téléphonie mobile, le président de la COSYBU indique que depuis son instauration, il est devenu très difficile de communiquer. Tout cela se fait au détriment du citoyen burundais dont le pouvoir d’achat s’amenuise au jour le jour, a dénoncé le syndicaliste. |