RFI, 05-03-2015 Grève générale au Burundi : une mobilisation inégale Le bras de fer se poursuit au Burundi entre la présidence et le Collectif contre la vie chère. Depuis des mois, ce dernier demande au chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, de renoncer à une nouvelle taxe sur les appels téléphoniques et de diminuer le prix de l'essence, en vain. Résultat, les quelque 1 500 ONG qui composent ce mouvement ont lancé un appel à la grève générale à partir de ce jeudi. Bujumbura s'est réveillée au ralenti, ce jeudi. Aux premières heures du jour, les rues étaient presque vides en centre-ville, beaucoup moins animées que d'habitude, mais en fin de matinée, les activités ont repris petit à petit et Bujumbura est sortie de son demi-sommeil.
Globalement le mouvement a été bien suivi dans le secteur privé. Dans les commerces et les transports également. Des témoins racontent qu'il était difficile de se déplacer en centre-ville. En revanche, la plupart des services publics fonctionnent correctement. On retrouve peu de fonctionnaires parmi les grévistes, par peur des sanctions peut-être. Certains racontent en effet avoir subi des pressions ces derniers jours pour ne pas suivre l'appel à la grève. Le bilan était donc mitigé à la mi-journée, ce jeudi, mais il faut tout de même préciser que ce type de grève générale est extrêmement rare au Burundi. La dernière fois, c'était il y a deux ans. D’ailleurs, depuis le début de la semaine, plusieurs ministres ont tenté de calmer le jeu. Le porte-parole du président a aussi explicitement demandé au Collectif contre la vie chère de renoncer à la grève tout en promettant que des solutions seraient trouvées d'ici peu. Trop tard, selon le Collectif qui depuis janvier dernier demande au gouvernement de revenir sur les taxes controversées. Jusqu'à cette grève, le gouvernement était resté sourd à ses revendications. Aujourd’hui, plus question de se contenter de promesses, les ONG veulent des réponses précises et du concret. |