PANA, 06 mars 2015 Le monde syndical "très satisfait" de la réponse des travailleurs à l’appel à une grève générale au Burundi Bujumbura, Burundi - Les activités socio-économiques ont tourné jeudi au ralenti à la "très grande satisfaction" de la Confédération syndicale du Burundi (COSYBU) à l’origine d’un appel à une grève générale de protestation contre la vie chère dans le pays. Les transports en commun ont été particulièrement impactés par l’appel à la grève comme à Bujumbura, la capitale politique et économique du pays, ce qui a entrainé des difficultés pour les non-grévistes à se rendre sur leurs lieux de travail.
D’autres grévistes ont préféré rester à la maison en réponse toujours à l’appel de plus de 1300 organisations syndicales et de la société civile qui sont engagées dans la campagne contre la vie chère. La création d’une nouvelle taxe sur les consommations téléphoniques ainsi que les prix des produits pétroliers qui ne baissent pas au même rythme que sur le marché international de l’or noir sont les deux principaux points à l’origine de la contestation sociale du moment. La ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mme Anonciata Sendazirasa, a déclaré, mardi soir, que la grève avait un caractère illégal par rapport aux exigences du code du travail et menacé de licenciement ceux des travailleurs qui ne se présenteraient pas le lendemain au service. D’après la même source, le préavis de grève a été envoyé directement au ministère du Travail le 16 février 2015 au lieu de l’orienter vers l’inspection générale du travail, conformément à l’article 214 du code du travail. L’autre reproche aux syndicats est qu’ils n’avaient pas de problèmes particuliers avec le ministère du Travail pour lui adresser le préavis de grève. Dans ces conditions de non-respect des procédures légales, la ministre a dit qu’elle allait appliquer l’article 719 du code du travail qui autorise de sanctionner administrativement les grévistes qui ne se seront pas conformés à la loi. Le président de la Confédération syndicale du Burundi, Tharcisse Gahungu, a menacé à son tour d’attaquer devant les juridictions compétentes du pays et de l’extérieur, toute décision qui viendrait à sanctionner un fonctionnaire pour avoir exercé son droit reconnu de grève en cas d’absence de réponse aux revendications sociales légitimes. D’autres mesures vont, par ailleurs, intervenir au cas où le gouvernement ne trouverait pas de réponse aux deux principales revendications, a-t-il avisé, sans pour le moment plus de précisions. |