BBC Afrique, 12 mars 2015 Le Président Burundais a déclaré à la BBC que l'ensemble du continent africain devrait s'unir pour adapter sa lutte contre le terrorisme qui selon lui est devenue une nouvelle forme de guerre. Pierre Nkurunziza, dont les opposants soupçonnent de vouloir briguer un nouveau mandat, s'exprimait au sujet de la menace que pose Boko Haram au Nigeria et à ses voisins.
"Le djihadisme, tout comme le terrorisme est une forme de guerre qui a pris une forme nouvelle en Afrique et dans le monde entier," a déclaré Pierre Nkurunziza. "Ce qui est très important pour nous, c'est que l'Afrique se mobilise pour lutter contre le problème." Le Burundi a connu plus de 14 ans de guerre civile au cours de laquelle l'Union Africaine et les pays voisins s’étaient mobilisée pour aider à sa stabilisation. Ce que le Président Nkurunziza considère comme une dette de reconnaissance de son pays vis-à-vis du continent. Par conséquent, des troupes burundaises sont régulièrement déployées dans des zones de tension à travers l'Afrique. "Le Burundi est présent aux côtés des autres troupes de l'Union Africaine et des Nations Unies en Somalie," déclare Pierre Nkurunziza. "Nous sommes aussi présents en République centrafricaine et bientôt, nous enverrons un autre bataillon au Soudan du Sud." Pour le chef de l'Etat burundais, la bonne recette contre la violence imposée par les djihadistes est de leur répondre par la violence. "Nous disons que quand on veut la paix, il faut préparer la guerre. Puisque le terrorisme est une forme de guerre qui est nouvelle, nous devons aussi nous organiser pour faire face à ce phénomène." Toutefois le Burundi qui doit faire face à ses propres incertitudes est réticent à contribuer des soldats à la lutte contre Boko Haram. Le pays a connu des vagues de manifestations ces derniers, notamment pour des raisons sociales et pour la liberté d'expression. Mais derrière ces mouvements se cachent à peine un certain rejet de la candidature éventuelle du président à la présidentielle dont la date n'est pas encore fixée. Malgré tout, Pierre Nkuzunziza indique que son pays est prêt pour répondre à l'appel du continent. "Partout où le Burundi sera sollicité, nous sommes disponibles pour apporter notre contribution, si petite soit-elle," dit-il. |