PANA, 15 mars 2015 Un ancien bâtonnier ouvre le bal des candidatures indépendantes à la présidentielle de 2015 au Burundi Bujumbura, Burundi - Un ancien président du Conseil de l’Ordre des avocats du Burundi, Me Isidore Rufykiri, a annoncé sa candidature en indépendant à l’élection présidentielle de juin 2015 face à six autres candidatures déjà déclarées pour le moment, en provenance des seuls partis politiques de l’opposition pendant que la mouvance présidentielle, elle, continue à alimenter des spéculations par l’entretien d’un "faux suspense" aux yeux de l'opinion avisée, sur son concourant.
Le premier candidat indépendant d’une liste de prétendants qui s’annonce longue est encore connu de l’opinion pour son ton critique de la conduite des affaires publiques qui lui a déjà valu de nombreux séjours en prison sous différents régimes. C'est encore sur fond d'une lithanie de "maux" dont souffre le pays au niveau de la gouvernance politique, économique et sociale, que l'indépendant a annoncé sa candidature "salvatrice", une fois élu. La mouvance présidentielle, structurée autour du Conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir) a, de son côté, multiplié, ces derniers temps, des tractations internes visant à préparer le terrain à l’annonce de son candidat qui pourrait être le chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, comme l’indique certains signes avant coureurs. Le président du CNDD-FDD, Pascal Nyabenda, a encore défendu, vendredi, devant une délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies que le chef de l’Etat sortant a le droit de se représenter pour un « second mandat » au bout de dix ans de pouvoir de cinq ans chacun, en fondant son argument sur le fait que le premier mandat de 2005 n’en était pas un du moment que M. Nkurunziza avait été élu, à l’époque au suffrage universel indirect par le parlement. Le Conseil de sécurité a entendu un son de cloche différent des partis politiques de l’opposition et de certaines organisations de la société civile qui accréditent plutôt la thèse "inacceptable" à la fois par l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale et par la Constitution en vigueur, d’un "troisième mandat", si le président sortant venait à se représenter en 2015 pour totaliser 15 ans au pouvoir. Parmi les membres de la délégation du Conseil de sécurité, la prise de position qui n’a souffert d’aucune ambigüité est celle de l’ambassadrice des Etats-unis d’Amérique auprès des Nations Unies, Mme Samantha Power. La diplomate américaine a déclaré que son pays restait attaché à l’accord d’Arusha dont émane la Constitution en vigueur dans le pays et qui stipule qu’aucun chef de l’Etat ne doit dépasser deux mandats au pouvoir. D’autres membres de la délégation du Conseil de sécurité, comme ceux de la France et de l’Angola ont invité les acteurs politiques nationaux à concilier à la fois les exigences de l’accord d’Arusha et celles de la loi fondamentale, "dans l’intérêt de la paix et l’unité nationale". |