APA, 02-04-2015 Kigali (Rwanda) - Le président Paul Kagame du Rwanda a accusé les puissances occidentales d’ingérence dans la politique du pays et averti les Etats-Unis et la France de changer leurs attitudes vis-à-vis de Kigali. Dans un entretien au magazine Jeune Afrique et parcouru mercredi par le correspondant d'APA, M. Kagame a indiqué que Washington et Paris devraient laisser les Rwandais dire eux-mêmes s'ils veulent de lui pour briguer un troisième mandat à la tête du pays en 2017.
Paul Kagame a accusé ces deux puissances de traiter les pays africains avec condescendance en déclarant parler au nom de leurs citoyens, alors qu'ils ont d‘autres motivations. “Ce débat sur 2017 n'a pas été posé par les Rwandais. Il y a trois ou quatre ans, les médias internationaux, les consulats et les ONG donnaient l'impression persistante d'être obsédés par cette question, comme s'ils se préoccupaient plus que les populations elles-mêmes, des affaires internes de ce pays”, a déclaré le président rwandais. Selon M. Kagame, même si les dirigeants du monde développé demandent aux chefs d'Etat africains de ne pas modifier leurs constitutions pour leur permettre de briguer un autre mandat, ils n'ont pas le droit de “dicter nos actions”. Le président Kagame qui a eu des relations glaciales avec Paris au sujet de la polémique sur le génocide rwandais de 1994 est au centre d'un débat sur un troisième mandat. Certaines franges de la société ont fait part de leur volonté d'obtenir un amendement de la constitution pour permettre à Kagame de briguer un septième mandat, alors que d'autres citoyens s'opposent à toute tentative de prolonger son magistère. Paul Kagame dirige le Rwanda depuis la fin du génocide des Tutsis et des Hutus modérés en 1994. |