APA, 26-04-2015 Les manifestations contre la troisième candidature du président Nkurunziza ont repris à Bujumbura Bujumbura - L’appel à des manifestations pacifiques pour s’opposer à la troisième candidature du président Pierre Nkurunziza, a été suivi dimanche dans certaines communes de la capitale, Bujumbura, a constaté APA. Cependant, il n'a pas été facile pour les manifestants d'atteindre la place de l'indépendance, au centre-ville où ils devaient se rassembler. Les policiers, très nombreux, armés de fusils, de grenades lacrymogènes, de boucliers, ont vite agi en lançant des gaz lacrymogènes.
Des tirs à balles réelles ont été signalés notamment à Mutakura en commune urbaine de Cibitoki et en commune urbaine de Musaga où quatre manifestants ont été blessés dont un grièvement. La police a également arrêté de nombreux manifestants dont le nombre n'est pas encore connu. Au cours de cette journée de dimanche, des radios privées émettant à Bujumbura ont vu leurs émetteurs et lignes téléphoniques coupés pour les empêcher de couvrir les manifestations. La radio publique africaine (RPA), une station privée, taxée par le pouvoir de rouler pour l'opposition, a échappé de justesse à la fermeture. Vers dix heures locales les ministres de la communication, M. Tharcisse Nkezabahizi de la sécurité publique M. Gabriel Nizigama et celui de l'Intérieur Edouard Nduwimana en compagnie de plusieurs policiers ont débarqué dans les enceintes de cette radio avec un mandat de fermeture, comme l'ont indiqué les responsables de la RPA. Après une farouche résistance des journalistes, un dialogue a eu lieu, et finalement, il a été décidé d'interrompre le reportage en direct de la manifestation. Le ministre de l'intérieur Edouard Nduwimana a nié avoir eu l'intention de fermer la radio, mais que la délégation des trois ministres s'est faite dans l'intention de négocier avec la RPA qui « veut trop attiser ». Les partis politiques d'opposition, la société civile ont indiqué qu'ils vont défendre jusqu'au bout la constitution et les accords d'Arusha pour la paix et la réconciliation qui ont été piétiné par le président sortant M .Pierre Nkurunziza en voulant briguer un troisième mandat en violation des textes. Au cours des soulèvements de la semaine dernière plus de 60 manifestants ont été arrêtés et sont sous les verrous dans la prison de Muramvya (Centre du pays). Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a profité, samedi à Bujumbura, de sa désignation par le CNDD-FDD (pouvoir) comme son candidat à l'élection présidentielle de juin prochain pour lancer une mise en garde contre ceux qui serait tentés de perturber ce scrutin. ‘'La volonté de la population est celle de Dieu. Celui qui combat cette volonté combat Dieu'', a-t-il dit avant d'ajouter qu'il n'avait rien à craindre, de même que son parti que ‘'personne ne pourra diviser''. Le congrès extraordinaire du CNDD-FDD ayant permis la désignation de Nkurinziza, s'est déroulé à la permanence nationale du parti et en l'absence de la presse qui n'a été admise dans la salle que lors de la lecture du communiqué final des travaux. Ainsi, on a appris que le président Nkurunziza a été élu avec 86% des voix des congressistes, battant ainsi de loin ses deux challengers : Karerwa Mo mamo, première vice-présidente de l'Assemblée nationale, et Joseph Ntakirutimana, secrétaire général du parti. |