APA, 25-04-2015 Présidentielle burundaise : choisi candidat par son parti, Nkurunziza avertit les perturbateurs Bujumbura (Burundi) - Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a profité, samedi à Bujumbura, de sa désignation par le CNDD-FDD (pouvoir) comme son candidat à l’élection présidentielle de juin prochain pour lancer une mise en garde contre ceux qui serait tentés de perturber ce scrutin. "La volonté de la population est celle de Dieu. Celui qui combat cette volonté combat Dieu", a-t-il dit avant d’ajouter qu’il n’avait rien à craindre, de même que son parti que "personne ne pourra diviser".
Le congrès extraordinaire du CNDD-FDD ayant permis la désignation de Nkurinziza, s’est déroulé à la permanence nationale du parti et en l’absence de la presse qui n’a été admise dans la salle que lors de la lecture du communiqué final des travaux. Ainsi, on a appris que le président Nkurunziza a été élu avec 86% des voix des congressistes, battant ainsi de loin ses deux challengers : Karerwa Mo mamo, première vice-présidente de l’Assemblée nationale, et Joseph Ntakirutimana, secrétaire général du parti. Par ailleurs, les dissidents qui ont écrit au chef de l’Etat pour lui demander de ne pas briguer un troisième mandat ont été définitivement rayés du parti par ce congrès. Il a en outre été convenu que désormais tout mandataire politique issu de ce parti devra prêter un serment devant le parti. Le congrès avait été sécurisé par un important déploiement de policiers et de militaires qui filtraient les sorties et les entrées. A l’Université du Burundi où le climat est tendu suite à l’emprisonnement de deux étudiants, il y avait également un impressionnant déploiement des forces de l’ordre. Ce choix porté sur Pierre Nkurunziza pour briguer un troisième mandat était décrié d’avance par les partis d’opposition, certaines organisations de la société civile, l’église catholique, la communauté internationale ainsi que certains membres de son parti, au motif que sa candidature est contraire à la constitution. Ce faisant les partis et organisations de la société civile ont appelé la population à manifester contre un troisième mandat du président Nkurunziza. La peur du lendemain s’est installée au Burundi, à l’image des habitants des provinces frontalières du Rwanda et de la Tanzanie qui continuent de fuir le pays. D’après le HCR, 10.000 Burundais sont déjà hors du territoire. |