@rib News, 26/04/2015 Situation prévalant à Bujumbura à la fin de la première journée de manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza En ce dimanche 26 avril 2015, la population de la ville de Bujumbura a répondu à l’appel lancé par les organisations de la société civile et partis politiques de l’opposition pour manifester contre la candidature de Pierre Nkurunziza à l’élection présidentielle de juin procchain comme son parti l’a décidé ce samedi. Ainsi, dans les communes urbaines de Musaga, Buyenzi, Nyakabiga, Buterere, Cibitoke, Bwiza, Ngagara, la population était au rendez-vous pour protester contre cette candidature. Tout ce monde avait l’objectif d’atteindre le centre-ville et plus précisément la place de l’indépendance.
Ainsi, dans la commune urbaine de Musaga, la population s’est rassemblée au Lycée municipal où elle a bloqué la route menant au centre-ville. La police est intervenue brusquement et a tiré des balles qui ont emporté la vie d’une personne qui était chez elle en train d’observer ce qui se passait. Les manifestants ont alors brûlé des pneus et autres objets dans la rue suite à la colère provoquée par cet agissement. Dans la commune de Buyenzi, les manifestants se sont rencontrés à la 7ème avenue d’autres à l’endroit communément applelé « Kuri permanence » mais, ici, le mouvement n’a pas été d’une grande envergure tout comme dans la commune de Bwiza où des affrontements ont permis à la police de l’emporter face aux manifestants qui se sont par la suite dispersés. Dans la commune de Nyakabiga, les choses étaient beaucoup plus sérieuses. En effet, les manifestants qui voulaient se rendre au centre-ville ont opposé une farouche résistance à la police qui voulait les en empêcher. Tous les axes ont été ainsi bloqués par la police dans cet objectif et des bombes lacrymogènes ont été lancées sur les manifestants. Ajoutons que les étudiants de l’Université du Burundi ont été bloqués par la police alors qu’ils voulaient s’associer aux habitants de Nyakabiga. Dans la commune urbaine de Cibitoke, certains manifestants étaient massés sur la route Mutakura alors que d’autres étaient sur la route principale de Cibitoke dite « Ku rya Kanyoni ». Là, une personne a été tuée par balle à la 12ème avenue alors que les policiers étaient en train de tirer à balles réelles. Une troisième personne a été tuée dans la commune urbaine de Ngagara au niveau de l’Université Espoir d’Afrique. Là aussi, c’est la police qui a tiré sur des manifestants. Selon la Croix Rouge Burundi, le bilan de ces manifestations est de 3 morts (que nous avons déjà cités) ainsi que 5 blessés de même que plusieures personnes arrêtées. A la mi-journée vers 11h 30 minutes, le ministre de l’intérieur en compagnie de celui de la sécurité publique et celui de la communication tous accompagnés d’une cinquantaine de policiers se sont rendus au siège de la Radio RPA. L’objectif de cette visite comme l’a précisé Edouard Nduwimana était de fermer cette radio qui était en train de faire vivre en direct les événements tels qu’ils étaient en train de se passer dans la ville de Bujumbura ; ce qui était considéré comme une révolte. Ils étaient aussi porteurs d’une mandat de perquisition signé par le procureur de la République en mairie de Bujumbura. Après d’amples discussions, ils ont trouvé un compromis et la RPA a accepté de ne pas continuer à diffuser en direct les manifestations. Malgré cette interdiction qui a été sommée aussi aux radios Bonesha FM et Isanganiro, la radio Rema FM a elle continué à diffuser des informations en direct. Ayant pris connaissance de cette visite, la population s’est vite entassée à l’entrée de la RPA chantant des slogans de gloire à l’endroit de Bob Rugurika et de la radio elle-même cela, en signe de solidarité à cette radio. Le président de l’Union Burundaise des Journalistes (UBJ) trouve l’action de ces minsitres insensée. En effet, Alexandre Niyungeko estime qu’il est honteux que des ministres se déplacent pour aller fermer une radio. Il affirme qu’ils ne vont pas se laisser influencer illégalement. Selon lui, le métier de journalisme ne doit pas être enterré par des ministres en dehors de toute légalité. Le délégué général du FORSC remercie toute personne qui a participé aux manifestations, Selon Vital Nshimirimana, il est logique que le mouvement est lancé. Il demande ainsi aux manifestants de regagner leurs domiciles pour économiser l’énergie qu’ils vont utiliser ce lundi. Il appelle ainsi à une nouvelle journée de manifestation ce lundi où il demande que tous les autres services s’arrêtent afin de gonfler le rang des manifestants et que les parents n’envoient pas leurs enfants à l’école ce lundi puis qu’il n’y aura pas de travail. L’ancien député du Burundi au sein de l’assemblée législative de l’East African Community François Bizimana a été kidnappé vers 17h de ce dimanche dans la commune urbaine de Kanyosha. Alors qu’il se trouvait dans un bistrot avec d’autres personnes, il est venu un véhicule de type Toyota double cabine à vitres fumées dont les passagers ont intimé l’ordre à ce dernier d’embarquer avec eux tout en faisant peur aux autres personnes qui restaient de ne rien dire à ce sujet. La police a bloqué la circulation dans les provinces de Makamba et Rutana le matin de ce dimanche par crainte de manifestations. La police de Makamba a également bloqué les chrétiens catholiques à la paroisse de Makamba par peur qu’ils participent par la suite aux manifestations après la messe. Elle leur disait que celui qui va manifester va en subir les conséquences. La population de Makamba trouve ce comportement étonnant dans la mesure où si elle a besoin de manifester, elle ne va pas demander pardon à la police. Les étudiants du campus de Zege dans la ville de Gitega ont aussi tenté de descendre dans les rues mais la police les a bloqués avant qu’ils n’atteignent le centre-ville et la police a obligé les commerçants didit marché de fermer leurs stands. [JMM] |