La Libre Belgique, 27 avril 2015 Lors d’un congrès éclair, samedi, le parti au pouvoir au Burundi depuis 2005, le CNDD-FDD, a désigné le président sortant Pierre Nkurunziza pour le représenter à la présidentielle du 26 juin, bien qu’un troisième mandat lui soit interdit par l’Accord de paix d’Arusha (2000), qui avait mis fin à la guerre civile (voir "LLB" du 25 avril). Le congrès de samedi a également resserré les rangs autour du chef de l’Etat en éliminant de l’organe suprême du parti, le Conseil des sages, deux "frondeurs" (cadres opposés au troisième mandat) et deux membres soupçonnés de l’être, le président de l’Assemblée nationale, Pie Ntavyohanyuma, et le deuxième vice-président de la République, Gervais Rufyikiri. [Photo, de gauche à droite : Pie Ntavyohanyuma et Gervais Rufyikiri lors du congrès de ce samedi 25 avril 2015]
Distribution d’armes à la milice Quelque 300 organisations de la société civile et des partis politiques d’opposition ont appelé à manifester dimanche à la fois contre le troisième mandat et contre la distribution d’armes "à une partie de la population contre une autre", nous a indiqué Léonce Ngendakumana, de la coalition d’opposition ADC-Ikibiri. Depuis des mois est dénoncé l’armement d’une milice pro-présidentielle, constituée de certains éléments de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure. Selon les différentes sources que nous avons interrogées, la police a tiré des gaz lacrymogènes et à balles réelles sur les manifestants. Il y aurait deux morts et plusieurs blessés. L’opposition affirme que des miliciens Imbonerakure étaient "mêlés à la police" pour réprimer les protestataires à Musaga (sud de la capitale) et se battaient contre des jeunes à Buterere, dans la populaire banlieue nord, dimanche après-midi. Agathon Rwasa, principal rival du président Nkurunziza, du parti FNL, a indiqué à "La Libre Belgique" que le porte-parole de la coalition FLN-Uprona, François Nzimana, avait été "enlevé dans un cabaret et Abraham Nitunga, membre de notre bureau politique, arrêté loin de toute manifestation" . CROS Marie-France |